L’amour dans l’âme de Daphné du Maurier

 

  L’amour dans l’âme de Daphné du Maurier,

 Publié aux éditions Le Livre de Poche,

 2014, 500 pages,

 Pour l’acheter: L’amour dans l’âme

 

 

 

«Étant enfant, Janet Coombe avait la passion des choses de la mer et ne regrettait rien tant que de ne pas être née garçon pour pouvoir courir les océans. En grandissant, cette passion lui est restée. Le mariage avec son cousin Thomas, son nouveau rôle d’épouse et de mère vont-ils changer Janet ? Ses familiers le croient et se trompent. Sa nostalgie de la vie maritime devient chaque jour plus forte et elle la transmet à son second fils Joseph. Il projette de naviguer avec elle à bord d’un voilier portant son nom et dont la figure de proue est sculptée à son image. La joie tue Janet le jour du lancement du navire, mais les liens qui l’unissent à Joseph ne se brisent pas. Par-delà la mort, Janet est l’inspiratrice et le soutien de ce fils très aimé, si différent de son inquiétant cadet Philip. Leur mère morte, ce dernier mène sans bruit une vendetta secrète, que tour à tour facilite ou déjoue la destinée, contre le hardi capitaine de la Janet-Coombe. C’est en Cornouailles, à l’époque où les voiliers étaient encore les rois des mers, que commence cette histoire d’un navire et d’un amour qui défie la mort et le temps…»

L’amour dans l’âme ou La chaîne d’amour, titre sous lequel il est paru au tout début, est le premier roman de Daphné du Maurier. L’auteur y raconte l’histoire d’une famille sur quatre générations.

Tout commence avec le mariage de Janet avec Thomas Coombe. Janet est une femme qui regrette tant rien que d’être née garçon. A travers ce personnage épris de liberté, on retrouve le germe des futures héroïnes qu’affectionne tant Daphné du Maurier. Elle préfère courir la lande plutôt que de rester enfermée à la maison. Ce n’est qu’une fois mariée, qu’elle va « s’assagir ». Aux côtés de son mari, elle va élever quatre enfants. Mais Janet est ambitieuse et surtout elle a un rêve. En effet, elle est fascinée par la mer et les voyages. Elle aurait aimé être un garçon pour pouvoir naviguer et s’embarquer sur une goélette, vivre des aventures dignes des romans. Si elle ne peut concrétiser son rêve physiquement, elle va quand même le faire à travers l’un de ses fils Joseph.

Joseph va devenir marin et capitaine de goélette pour sa mère. La deuxième partie du roman se concentre sur ce personnage torturé. Daphné du Maurier dépeint alors une étrange relation entre la mère et le fils. A la lumière de nos connaissances, on pourrait qualifier cette relation d’œdipienne tellement Janet et Joseph sont fous l’un de l’autre et sont liés comme le seraient deux amoureux passionnés. A la mort de sa mère, Joseph est d’ailleurs totalement perdu. La figure de proue de son bateau sera la figure maternelle afin qu’elle puisse naviguer à ses côtés. Puis il va chercher une épouse: il choisit Susan. Elle a déjà dépassé la trentaine. Elle n’est ni séduisante, ni très intelligente mais Joseph la choisit parce qu’il voit en elle une mère idéale. Susan lui donnera plusieurs enfants dont Christopher, l’aîné. Joseph reproduit alors la même relation qu’il avait eu avec sa mère. Christopher sera tout pour lui au point qu’il aimera plus son fils que sa femme et qu’il mourra de chagrin le jour où ce dernier le trahira.

La suite du roman met en scène Christopher et enfin sa fille Jennifer qui ressemble comme deux gouttes d’eau à Janet. La boucle est bouclée. A travers cette fresque familiale, Daphné du Maurier montre que ses personnages sont tous liés les uns aux autres par un amour inconditionnel pour la liberté. Chacun d’eux, qu’il soit  homme ou femme, entretient un lien particulier avec la mer. Janet et Jennifer renoncent à ce rêve, étant femme mais Joseph et Christopher vont se jeter à corps perdu dans l’aventure. Ils ont aussi le point commun de faire le mauvais choix en matière d’époux ou d’épouse. S’ils se marient les uns les autres, ce n’est pas par passion. Ils reportent tous leur amour sur un de leur fils et nouent une étrange relation maternelle ou paternelle.

Dans ce premier roman, Daphné du Maurier esquisse déjà des thèmes qui lui sont chers et qui reviendront plus tard dans ses autres romans. On sent déjà poindre son goût pour l’aventure, les caractères passionnés et surtout l’analyse psychologique si fine qui caractérise son œuvre. C’est un roman parfois fragile au niveau des dialogues: ils apparaissent à certains endroits comme superficiels. Certains coups de théâtre sont quand même très exagérés. On sent que l’auteur se cherche, essaie des choses. On lui pardonnera bien sûr.

L’amour dans l’âme est un roman que je qualifierai de romantique tant par le caractère passionné des personnages que par le thème lyrique qui s’en dégage tout du long. Ce n’est pas le meilleur roman de l’auteur mais il contient en germes ses plus grands romans.

2 réflexions sur “L’amour dans l’âme de Daphné du Maurier

  1. Ah voila ta revue dessus!! Oui je suis d’accord avec toi, c’est pas son meilleur mais je l’ai bien aime quand meme, forcement c’est du Daphne! Et est ce qu’elle te t’a pas fait rire la grand mere? « Qu’est-ce qu’elle dit???J’entends pas!!! « olala moi en tout cas ca m’a fait bien rire. Je ne m’y attendais pas dans un tel roman et c’etait une bonne surprise.

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