En attendant le jour de Michael Connelly

En attendant le jour de Michael Connelly,

Publié aux éditions Le Livre de Poche,

2020, 472 pages.

Reléguée au quart de nuit du commissariat d’Hollywood, l’inspectrice Renée Ballard se lance dans des enquêtes qu’elle n’a pas le droit de mener à leur terme. Le règlement l’oblige en effet à les confier aux inspecteurs de jour dès la fin de son service. Mais, une nuit, elle tombe sur deux affaires qu’elle refuse d’abandonner: le tabassage d’un prostitué laissé pour mort dans un parking, et le meurtre d’une jeune femme lors d’une fusillade dans un night-club. En violation de toutes les règles et contre les désirs mêmes de son coéquipier, elle décide de travailler les deux dossiers de jour tout en honorant ses quarts de nuit. L’épuisement la gagne, ses démons la rattrapent et la hiérarchie s’acharne, mais Renée Ballard n’est pas du genre à se laisser marcher sur les pieds.

Renée Ballard est inspectrice au quart de nuit au commissariat d’Hollywood. La nuit, avec son équipier, elle s’occupe de prendre en charge les plaintes, d’aller sur place constater les problèmes de cambriolages, de violences conjugales. Au matin, elle laisse ses enquêtes au bon soin de ses coéquipiers. Un soir, deux affaires retiennent son attention: un prostitué est retrouvé quasi-mort sur un parking; une fusillade a éclaté dans une boîte de nuit et a fait plusieurs morts. Renée Ballard décide de s’occuper de ces deux dossiers le jour violant toutes les règles édictées et mettant sa santé en danger…

J’ai adoré cette lecture pour le personnage de Renée Ballard dont c’est la première apparition ici. C’est un personnage comme on en voit peu. Une femme flic, qui a été reléguée au quart de nuit, « punie » parce qu’elle a voulu parler. Elle mène une vie solitaire avec sa chienne, dormant sur la plage le jour, sans domicile fixe. On découvre ici un personnage très intéressant. Elle a une personnalité forte qui change des habituels flics alcooliques. Bornée, têtue, c’est une flic intègre qui a risqué son poste pour dénoncer les agissements de ses supérieurs.

Côté intrigue, Michael Connelly nous propose quelque chose de classique. Les deux intrigues ont le mérite d’être totalement indépendantes et de nous immerger dans les milieux glauques et mal-famés de Los Angeles. Ce qui a retenu mon attention, c’est surtout le suspens haletant qui court tout au long du roman. L’auteur nous fait pénétrer au cœur d’un commissariat. Il nous explique énormément de choses sur le fonctionnement de la police (c’est parfois d’ailleurs un peu trop) et c’est passionnant.

En attendant le jour est un excellent polar qui fait le job, comme on dit. J’ai hâte de suivre l’inspectrice Renée Ballard dans d’autres enquêtes!

Le maître des livres de Shinohara Umiharu

Le maître des livres de Shinohara Umiharu,

Publié aux éditions Komikku,

2014, 190 pages,

Pour l’acheter: Le maître des livres

 

 

 

 

À la bibliothèque pour enfant « La rose trémière » vous êtes accueillis et conseillés par Mikoshiba, un bibliothécaire binoclard célèbre pour son caractère bien trempé. Mais contrairement à ce qu’il peut laisser paraître, c’est un professionnel de premier ordre. Aujourd’hui encore, adultes comme enfants perdus dans leur vie viennent à lui en espérant qu’il leur trouvera le livre salvateur.

C’est complètement par hasard que je suis tombée sur ce manga dans le rayon de ma librairie. Le titre Le maître des livres ne pouvait que me plaire, tout comme la couverture qui montre le bibliothécaire Mikoshiba en plein rangement de sa merveilleuse bibliothèque!

Au début du récit, le lecteur découvre Miyamoto. C’est un jeune homme qui travaille dans la finance. Alors qu’il revient d’une soirée très très arrosée, il découvre une bibliothèque pour enfants encore ouverte alors qu’il est bien tard dans la nuit. Miyamoto y entre et rencontre le bibliothécaire Mikoshiba. Ce dernier n’est pas commode et son premier réflexe est de vouloir chasser Miyamoto. Mû par son instinct, il se rend compte que Miyamoto est en fait malheureux et mal dans sa peau. Il lui conseille de lire alors un recueil de contes pour enfants qui pourraient bien l’éclairer sur son avenir.

Miyamoto se moque d’abord du choix opéré par le bibliothécaire puis finit par lire les contes. Il prend alors conscience de ses erreurs passées et souhaite tout faire pour redevenir une personne loyale et honnête avec les autres.

L’exemple de Miyamoto inaugure la façon dont l’auteur va nous raconter chaque histoire. Pour Mikoshiba, les bibliothécaires (ou les libraires) sont des boussoles dont la mission est de guider les lecteurs vers le livre qui va changer leur vie. Miyamoto va beaucoup apprendre à travers sa lecture. C’est un personnage qui va devenir récurrent au fil des pages et fidèle à la bibliothèque. C’est d’ailleurs grâce à ce dernier que l’auteur amène un peu plus d’humour à son récit.

Ce manga met en scène, il faut le rappeler, une bibliothèque pour enfants. Le choix n’est pas anodin. En effet, le bibliothécaire Mikoshiba est persuadé qu’il faut prendre au sérieux la littérature jeunesse et qu’elle a bien plus de choses à nous offrir que toute autre littérature. Tout au long du récit, ce sera son crédo: convaincre les lecteurs de tous âges, que la littérature jeunesse est profonde et est capable de nous délivrer un enseignement sur la vie.

Dans ce manga, l’auteur rend hommage aux livres mais surtout au métier de bibliothécaire. Chaque petite histoire est centrée sur un personnage et un livre en particulier. Les romans évoqués sont parfois japonais (donc inconnus pour un européen) mais pas seulement. L’auteur évoque L’île au trésor de Stevenson ou encore Le merveilleux voyage de Nils Holgersson à travers la Suède. Chaque livre éclaire la vie d’un personnage. Cette manière de faire peut paraître manichéenne puisque chaque personnage s’améliore après sa lecture mais elle a le mérite de souligner le pouvoir de la lecture.

Je terminerai ma chronique en parlant des dessins. Ils sont très beaux et ne « partent » pas dans tous les sens comme dans d’autres mangas. La lecture des « cases » est facile à suivre. Les livres lus par les personnages sont également résumés et dessinés ce qui permet d’inclure un récit dans le récit.

Ce manga a donc tout pour plaire pour tout fan de lecture et de livres!

Library Wars, Love and War, Tomes 1 et 2 de Kiiro Yumi

 

Auteur: Kiiro Yumi

Titre: Library Wars, Love and War

Éditions: Glénat, 2010

 

 

  

 

Au début de l’ère Seika (ère fictive), le gouvernement a voté un texte appelé “Loi d’Amélioration des Médias” et qui vise en réalité à un contrôle renforcé de la culture. L’armée est ainsi mise à profit pour censurer et détruire les ouvrages susceptibles de troubler l’ordre public, ou de porter atteinte aux valeurs de la patrie !Afin de lutter contre cette répression, les bibliothèques se sont fédérées et mobilisées afin de créer une unité d’élite spécialement entraînée pour protéger les livres et leurs lecteurs. Depuis que, lectrice, elle fut sauvée d’une rafle par un des membres de cette unité d’élite, Iku Kasahara rêve d’en faire partie à son tour. Mais l’entraînement, mené d’une main de fer par son instructeur, s’avère impitoyable !

 

   Je vous livre ici mon avis sur le tome 1 et 2 de la saga Library Wars. C’est complètement par hasard que j’ai connu cette série (sur un blog mais je ne sais plus où exactement :(). C’est bien sûr le titre qui m’a séduite en 1er. Un manga qui parle d’une unité d’élite qui a pour mission de protéger les livres, pourquoi pas?

   Même si ce n’est pas un coup de cœur, j’ai beaucoup aimé ce manga par bien des aspects. Dans le 1er tome de la saga, on fait connaissance avec Iku Kasahara. Cette jeune fille a échappé à une rafle alors qu’elle était enfant. Elle s’est jurée de défendre les livres et leurs lecteurs. Elle intègre pour cela une unité spéciale. Seule fille, elle doit s’intégrer rapidement et passer outre les difficultés physiques. Heureusement, Iku est très sportive. Elle surpasse même certains hommes et doit aussi endurer leur jalousie.

   Iku est un personnage attachant qui évolue assez rapidement. Immature dans le 1er tome, elle prend davantage d’assurance dès le deuxième. C’est un personnage très drôle également: elle est la spécialiste des gaffes en tous genres. Entourée par ses coéquipiers et ses supérieurs, on la devine un peu naïve. Le lecteur comprend rapidement qu’une histoire d’amour va naître dans les prochains épisodes. On le voit arriver gros comme une maison!

   Outre le personnage d’Iku, c’est bien sûr le thème du manga qui apparaît comme le plus intéressant. Dans cette société fictive, les livres sont censurés. Une brigade spécialisée est chargée de les détruire. Celle d’Iku est chargée de les en empêcher. Le regard porté par l’auteur est très intéressant. Une telle société a déjà existé auparavant. Et si cela se répétait? Si certaines œuvres étaient interdites, censurées? Le livre a ici une place prépondérante. Il est au cœur du manga et offre une vision nouvelle et fraîche. Les livres ne sont plus réservées à de vieilles bibliothécaires décrépites. Le livre devient un enjeu important pour la société de demain.

   Pour résumer Library Wars est un manga plein d’action et d’humour dont le thème amène le lecteur à réfléchir.

Emma, Kaoru Mori

Auteur: Kaoru Mori

Titre: Emma, Tome 1

Éditions: Ki-Oon, collection Latitudes

  

 

 

 

 

En Angleterre à l’époque victorienne, Emma est femme de chambre pour une préceptrice à la retraite. Douce, calme et réservée, la domestique cache un passé douloureux. Lorsque le riche William Jones rend visite à son ancienne gouvernante, il remarque la jeune fille et, petit à petit, des liens profonds se tissent entre eux.

 

   J’ai adoré ce manga! C’est un vrai coup de cœur pour moi. L’auteur a su rendre à la perfection l’ambiance de l’Angleterre victorienne et elle a su aussi rendre son personnage d’Emma très très attachant.

   Bien entendu, Kaoru Mori s’inspire directement de l’univers de Jane Austen. Elle lui rend en quelque sorte un hommage en consacrant tout une série au personnage d’Emma.

   Emma est une jeune femme de chambre au service d’une préceptrice à la retraite. Douce, réservée, consciencieuse, elle est aussi très belle. Ainsi le lecteur suit la vie d’Emma au jour le jour, dans son quotidien. Elle veut toujours rendre service et faire plaisir.

   Emma c’est aussi une belle jeune fille qui fait tourner bien des têtes! C’est simple: tous les hommes l’apercevant tombent amoureux d’elle à commencer par William Jones, ancien élève de la préceptrice. Si Emma est attirée par William, elle n’en laisse rien paraître. Ballades et petites attentions se multiplient. William Jones est d’ailleurs le personnage qui apporte une touche d’humour au manga. Gaffeur et rêveur, il ferait tout pour conquérir sa belle Emma.

   Mais il y a un obstacle de taille! Emma n’est qu’une domestique. Elle ne peut se marier qu’avec un homme de son rang. William appartient à la bourgeoisie. Leur amour semble donc impossible. L’auteur a parfaitement su rendre le dilemme qui anime le jeune homme. Doit-il renoncer à Emma ou tout sacrifier pour elle? Dans cette Angleterre victorienne, les conventions sont de mises et il est difficile de passer outre. Le scénario reste simple mais il s’avère efficace.

Quant aux dessins, ils sont sublimes! Le trait est fin, détaillé, travaillé. L’auteur s’est énormément documenté sur la mode, les rues, l’architecture  avant d’entamer son histoire. Emma exprime toute la douceur et la fragilité possible.

   Le manga que j’ai lu contient 4 tomes de la série, c’est pourquoi il est en grand format (et a priori les tomes habituels ne sont plus dispo). La suite du manga sort à la fin de la semaine, en grand format également et je pense que je ne résisterai pas à l’achat.