Harry Potter et l’enfant maudit

 

 

 

Harry Potter et L’enfant maudit,

D’après J.K Rowling,

Publié aux éditions Gallimard Jeunesse,

2016, 341 pages.

 

Etre Harry Potter n’a jamais été facile et ne l’est pas davantage depuis qu’il est un employé surmené du ministère de la Magie, marié et père de trois enfants. Tandis que Harry se débat avec un passé qui refuse de le laisser en paix, son plus jeune fils, Albus Severus, doit lutter avec le poids d’un héritage familial dont il n’a jamais voulu. Le destin vient fusionner passé et présent. Père et fils se retrouvent face à une dure vérité : parfois, les ténèbres surviennent des endroits les plus inattendus.

De nombreux blogs ont déjà chroniqué, critiqué, commenté le dernier Harry Potter qui vient apporter une pierre de plus à l’édifice Potterrien bien que ce ne soit pas J.K Rowling qui l’ai écrite, on est bien d’accord. Je ne vais pas révolutionner la blogo avec mon avis mais je poste ça là, comme ça, on ne sait jamais.

D’abord, je vais commencer par dire que j’ai aimé ce bouquin tout simplement parce que c’est Harry et qu’on retrouve un peu de magie dans cette pièce. Les personnages ne sont pas si mal que ça. J’ai trouvé que les Harry, Ron, Hermione, Drago et Ginny sont assez fidèles à l’idée que je m’en faisais une fois devenus grands. Harry est toujours cet être torturé qui reste maladroit dans ses relations avec les autres; Hermione incarne bien la Miss-je-sais-tout que l’on connaît et la voir à un si haut poste du ministère de la magie lui va parfaitement bien.

Quant aux enfants des différents héros, j’ai aimé les découvrir. La relation Albus/Scorpius m’a d’abord paru étrange et puis finalement je me suis dit que oui, c’était pas mal de voir les choses évoluer ainsi.

Cependant (parce qu’il y a bien un bémol) au bazar, j’ai trouvé que l’ensemble était truffé de faiblesses scénaristiques. Les dialogues sont parfois un peu absurdes pour ne pas dire abscons. Certaine scènes m’ont aussi laissé perplexe. Il y a par exemple un souci de temps et de lieu lorsqu’Albus et Scorpius se retrouvent d’un coup propulsés en 1989. Je n’ai pas compris pourquoi on sautait subitement du coq à l’âne!! Bref, certains passages sont très très bizarres.

Pour en avoir discuté avec Cécile Duquenne, la reine du synopsis en béton, nous en avons conclu que certaines choses nous échappaient tout simplement parce que nous sommes au théâtre! Il s’agit ici d’une matière vivante. Les personnages font des choses qui ne sont pas toujours précisées dans les didascalies. C’est peut-être pour cela que certaines choses m’ont totalement échappées.

Si j’ai aimé me replonger dans l’atmosphère d’Harry Potter, j’ai été en revanche déçue par une intrigue tirée par les cheveux et un scénario faiblard. N’est pas J.K Rowling qui veut! 

Antigone, Jean Anouilh

 

 

Antigone de Jean Anouilh

 

 

A Thèbes Eteocle et Polynice sont frères. Chacun à leur tour, ils montent sur le trône pour régner pendant sept ans. Mais lorsque le tour de Polynice arrive, Eteocle ne veut pas lui céder la place. Les deux frères s’entre-tuent.

Créon, leur oncle, devient le roi. Il décrète qu’Etéocle sera enterrer selon les rites sacrés. Le corps de Polynice sera laissé aux chiens. Ce traître n’aura droit à aucune sépulture. Créon annonce que quiconque l’enterrera sera puni de mort.

Antigone, la soeur de Polynice, ne veut pas laisser une telle injustice. Un soir, elle sort et brave les gardes pour enterrer son frère. Elle se fait surprendre et est amenée auprès de son oncle. Dès lors, Antigone ne renoncera pas. Elle s’opposera au pouvoir et à Créon: elle le paiera de sa vie.

 

 

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Mon avis

 

 

Jean Anouilh adapte le célèbre Antigone de Sophocle. Créée en 1944, en pleine occupation allemande, la pièce fait bien sûr référence à la tyrannie de Pétain et au gouvernement absurde de l’époque.

La langue est moderne. Les personnages apparaissent étrangement proches du lecteur. La langue est aussi une manière de rappeler que la tyrannie et les injustices existent de tous temps, à toutes les époques que l’on soit en 441 av.JC ou en 1944.

 

 

A la lecture de la pièce, c’est d’abord le décalage avec la tragédie classique qui saute aux yeux. Ici, les gardes jouent aux cartes. Lourdauds, imbéciles, ils obéissent aveuglément aux ordres.

La nourrice d’Antigone apparait comme une grand-mère idéale: elle aime tartiner elle-même les biscottes de sa protégée mais feint de ne pas comprendre quand cette dernière lui avoue qu’elle la voit peut-être pour la dernière fois.

Ismène aime les poudres, les crèmes : jolie à croquer, elle obéit à son oncle et au conformisme.

 

 

Le personnage d’Antigone est bien sûr un personnage fort en émotions. C’est d’abord une jeune fille  frêle, « noiraude », au caractère bien trempé. Elle est déterminée à accomplir son devoir jusqu’au bout. Antigone n’est ni folle ni suicidaire. Elle aime la vie et l’aime tellement qu’elle est prête à la quitter pour répondre à son idéal. Non, elle ne laissera pas les lois de la cité gagner contre les lois du sacré. Elle veut enterrer Polynice parce qu’elle doit le faire, pour elle-même. Elle ne peut pas vivre en se bouchant les oreilles et les yeux. Elle est simplement honnête avec elle-même quand autour d’elle tout n’est qu’hypocrisie, paraître. Elle ne veut pas finir comme la belle Ismène, sa soeur, qui cherche simplement à paraître toujours la plus jeune, la plus resplendissante. Antigone aime la vie et a compris que sans but, sans idéal, elle ne vaut rien.La machine tragique est lancée: rien ne pourra l’arrêter. Antigone marche fièrement vers son destin.

 

Antigone est une pièce magnifique qui nous fait réfléchir au sens de la vie, aux conséquences de nos actes.

A découvrir ou redécouvrir.

 

Quarttet, Heinrich Müller

Un petit billet pour cette pièce de théâtre très courte (une dizaine de pages).
Avis aux amateurs des Liaisons dangereuses de Laclos, cette pièce est un hommage rendu au libertinage.

L’auteur allemand reprend les personnages de La Merteuil et de Valmont.
Nous sommes après la troisième guerre mondiale et les deux complices rejouent leur propre rôle. Ils sont tous les deux sur scène et semblent nostalgiques du temps où ils séduisaient à tout va. Valmont déplore la fuite du temps qui passe et les ravages qu’il cause sur la beauté de la Merteuil. Ils se livrent tous les deux à l’évocation de leurs exploits sexuels et s’amusent à rejouer des scènes de leur vie. Valmont devient La Tourvel, prude et déterminée, et La Merteuil joue le rôle de Valmont, conquérant et prêt à tout pour la faire céder.
Les dialogues sont très crus parfois, voire obscènes. Il faut rappeler que Müller est un auteur sulfureux, qui a été censuré dans son pays à l’époque. Les personnages font l’apologie du libertinage et de l’abandon total à la passion et au sexe.

Une pièce à lire pour se donner une idée de ce que seraient aujourd’hui, au XXIème siècle, les nouveaux Valmont et Merteuil.