Blood Sisters de Jane Corry

 

Blood Sisters de Jane Corry,

Publié aux éditions Pygmalion,

494 pages, 2019.

 

Un matin ensoleillé de mai, trois petites filles sont sur le chemin de l’école. Une heure plus tard, l’une d’entre elles est morte.
Quinze ans passent. Kitty vit aujourd’hui recluse dans une maison de repos et en elle-même. Elle n’a en effet aucun souvenir de l’accident qui lui a fait perdre l’usage de la parole.
Alison, quant à elle, enseigne l’art et semble bien aller. Pourtant, les apparences sont trompeuses. Instable et fauchée, elle décide de postuler à un emploi d’enseignante dans une prison pour hommes. C’est l’occasion idéale de se remettre à flot et de réparer les pots cassés.
Mais quelqu’un, dans l’ombre, les observe. Quelqu’un qui cherche à se venger de l’accident survenu ce fameux matin de mai et qui n’arrêtera devant rien pour faire éclater la vérité.

Décidément, les éditions Pygmalion tapent juste. Après avoir lu et adoré La disparition d’Annie Thorne de C.J Tudor, me voilà une fois de plus conquise par l’un de leurs titres.

Blood Sisters est un thriller psychologique qui prend son temps pour poser son intrigue et ses personnages. On suit deux sœurs: Alison est artiste. Elle vivote de petits boulots jusqu’au jour où elle tombe sur une petite annonce. Elle va alors donner des cours d’arts plastiques à la prison d’Archville. Kitty est gravement handicapée. Privée de toutes ses capacités, elle n’a plus qu’une main valide qu’elle agite comme elle peut.

Pourquoi Kitty est-elle en fauteuil? Pourquoi Alison culpabilise-t-elle tant à tel point qu’elle se mutile pour expier sa faute? Au fur et à mesure du récit, le lecteur va découvrir le secret des deux sœurs.

Ce qui m’a frappée dans ce roman, c’est les points de vue adoptés par l’auteur. Celui d’Alison est très classique. On la suit dans la prison où elle enseigne. Ces chapitres sont assez étouffants et angoissants à l’image de l’atmosphère qui se dégage du lieu. L’auteur ajoute à cela une pression supplémentaire sur Alison puisqu’elle reçoit très vite des appels anonymes, des lettres de menace. Quelqu’un sait pourquoi elle culpabilise tant. Les chapitres consacrés à Kitty sont en revanche tout à fait originaux. Kitty ne peut plus parler. Elle ne s’exprime qu’en grognements. Pourtant, dans sa tête, tout va bien. J’ai trouvé très original la manière dont l’auteur traitait le handicap de Kitty. Ainsi, nous lecteurs, savons ce qu’elle souhaite dire tandis que les personnages du roman ne peuvent que tenter de deviner ses besoins et ses souhaits. C’est hyper frustrant pour Kitty et pour le lecteur! Le personnage de Kitty permet à l’auteur de susciter toute une réflexion sur le handicap et la manière dont les handicapésvsont traités dans notre société.

L’auteur joue aussi sur ce qui rassemble et différencie les deux sœurs avec ce terrible secret. Kitty voudrait dire la vérité mais n’y parvient pas tandis qu’Alison, qui pourrait s’exprimer, se refuse à laisser parler ses sentiments les plus enfouis. Peu à peu, les pièces du puzzle s’imbriquent les unes dans les autres pour offrir au lecteur la révélation d’un secret bouleversant et terrifiant.

Blood Sisters est un thriller psychologique qui résonnera longtemps en moi grâce à ses personnages forts et ses thématiques puissantes.

2 réflexions sur “Blood Sisters de Jane Corry

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