Un pays de neige et de cendres de Petra Rautiainen

Un Pays de neige et de cendres de Petra Rautiainen,

Publié aux éditions Seuil,

2022, 309 pages.

En 1944, au milieu des étendues sauvages de la Laponie, un jeune soldat finlandais, Olavi Heiskanen, officie comme traducteur dans un camp de prisonniers dirigé par les Allemands. La cruauté fait partie du quotidien, détenus et gardiens luttent pour préserver leur humanité.
Enontekiö, 1947. La journaliste Inkeri Lindqvist s’installe dans la ville pour écrire sur la reconstruction de la Laponie. Mais elle cherche avant tout, et en toute discrétion, à élucider le mystère qui entoure la disparition de son mari durant la guerre. Lorsque Olavi devient le locataire d’Inkeri, des évènements oubliés refont surface… Sous le ciel de la nuit polaire et du soleil de minuit, de sombres secrets se dévoilent que l’Histoire semblait avoir passés sous silence.

1944, en Laponie, dans un camp de prisonnier, le lecteur suit Olavi, qui officie comme traducteur. Les nazis mènent des expériences sur les différentes « races », comparant, mesurant, établissant des critères. 1947, Inkeri, photographe, prétend mener un reportage sur le peuple lapon pour enquêter sur son mari, disparu pendant la guerre et ayant transité dans ce fameux camp de prisonniers…

Un pays de neige et de cendres est un roman qui s’appuie sur des faits historiques réels: la domination pendant la seconde guerre mondiale de la Finlande par les nazis. Les chapitres alternent entre la période qui se déroule dans le camp en 1944 et celle pendant laquelle Inkeri enquête.

C’est un roman sur l’impossible deuil. Comment avancer, se pardonner alors que l’autre a disparu sans laisser de traces? Comment accepter d’avoir sacrifié tout un peuple, d’avoir capitulé devant l’idéologie nazie? Les hommes sont face à leurs fautes, leur vérité dans un va et vient entre le passé et le présent…

J’ai particulièrement apprécié les chapitres se déroulant dans le camp. Ils sont d’un réalisme parfois insoutenable. Quelle cruauté! Quelle violence verbale et physique! L’auteur nous plonge au cœur de l’Enfer de cette partie de l’Histoire peut-être moins connue du grand public. Les chapitres qui se déroulent après la guerre sont plus lents, plus décousus aussi. On ne comprend pas tout de suite ce que vient faire Inkeri dans ce village. Et puis, finalement, les choses se mettent peu à peu en place. Toutes les pièces du puzzle s’imbriquent pour livrer tous les secrets des personnages.

J’ai parfois manqué de clés pour comprendre tous les tenants et aboutissants du livre. En effet, le roman se déroule au cœur de la Laponie et j’ai sans doute manqué ici de culture générale pour saisir toutes les subtilités des personnages. La plume et la traduction restent cependant magnifiques, parfois pleines d’une poésie sombre.

Un Pays de neige et de cendres est un roman historique au thème cruel qui aura manqué pour moi d’un peu de rythme. J’ai cependant aimé découvrir cette période sombre de l’Histoire.

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