Meurtres sur la Madison de Keith McCafferty,
Publié aux éditions Gallmeister (Totem),
2019, 397 pages.
La Madison River a beau être le Graal des rivières à truites du Montana, lorsqu’on y pêche un cadavre, c’est à l’intrépide shérif Martha Ettinger que la prise revient. L’homicide semble évident, et la Royal Wulff plantée dans la lèvre boursouflée de la victime a tout d’une macabre signature. Alors qu’elle mène son enquête, Martha croise la route de Sean Stranahan, lui-même pêcheur, peintre et ex-enquêteur privé venu s’installer dans les Rocheuses à la suite d’une douloureuse séparation. Lui aussi est impliqué dans une affaire : la jeune et mystérieuse sirène du Sud, Velvet Lafayette, est venue troubler le paysage et l’a persuadé de partir à la recherche de son jeune frère disparu dans le coin. Ensemble, Martha et Sean vont remonter une piste glissante qui débouchera sur les zones d’ombre du “big business” du Montana : la pêche à la mouche.
Au cœur du Montana, coule la Madison. Une rivière qui attire tous les pêcheurs à la mouche du coin. Et justement, ce matin-là Sam, guide pour pêcheur amateur, va attraper un drôle de poisson. Au bout de la ligne de son client, un cadavre. La shérif Martha Ettinger va mener l’enquête avec Sean Stranahan, peintre naturaliste et enquêteur privé à ses heures…
Keith McCafferty réussit le pari osé de concilier ses deux passions: la pêche à la mouche et l’écriture. Dans ce roman policier, somme toute classique, le lecteur suit Sean, passionné de pêche, venu fuir son passé dans le Montana et Martha, shérif du coin. L’intrigue demeure classique et sans surprise. J’ai pourtant trouvé mon compte dans l’évocation de cette nature encore sauvage au cœur des États-Unis. Les personnages sont pour moi le point fort du roman. Sean est un homme plutôt maladroit et drôle malgré lui quant à Martha, j’ai adoré son côté « brut de décoffrage »!
Même si on n’y connaît rien à la pêche, on se laisse volontiers prendre dans les filets de l’auteur qui prend plaisir à faire morfler ses personnages! La fin du roman laisse entrevoir une suite ou en tout cas le début d’une saga menée par le binôme Martha/Sean. L’évocation de la nature est très présente. On y parle aussi écologie, protection de l’environnement et j’ai appris pas mal de choses sur l’univers de la pêche sans que cela soit indigeste.
Laissez-vous ferrer par ce polar et plongez dans les eaux tumultueuses de la Madison!
Carolivre 