Et c’est ainsi que nous vivrons de Douglas Kennedy

Et c’est ainsi que nous vivrons de Douglas Kennedy,

Publié aux éditions Belfond,

2023, 336 pages.

Les États-Unis n’existent plus, une nouvelle guerre de Sécession en a redessiné les frontières. Sur les côtes Est et Ouest, une république où la liberté de mœurs est totale mais où la surveillance est constante. Dans les États du Centre, une confédération où divorce, avortement et changement de sexe sont interdits et où les valeurs chrétiennes font loi. Les deux blocs se font face, chacun redoutant une infiltration de l’autre camp.C’est justement la mission qui attend Samantha Stengel. Agent des services secrets de la République, cette professionnelle reconnue, réputée pour son sang-froid, s’apprête à affronter l’épreuve de sa vie : passer de l’autre côté de la frontière, dans un des États confédérés les plus rigoristes, sur les traces d’une cible aussi dangereuse qu’imprévisible. Dans ces États désormais Désunis, Samantha devra puiser au plus profond de ses forces pour échapper aux mouchards de son propre camp et se confronter aux attaques de l’ennemi.

2045. Les États-Unis n’existent plus. D’un côté, la République Unie autorise les libertés individuelles mais la surveillance est constante, au moyen d’une puce implantée derrière l’oreille. De l’autre, il y a la Confédération unie où les valeurs chrétiennes font loi: pas de divorce ou d’avortement, les mariages sont arrangés. Au milieu, une Zone neutre, Minneapolis. C’est là que l’agente Sam Stengel est envoyée pour une mission particulière. Elle doit éliminer un agent à la solde de la Confédération…

Douglas Kennedy nous livre ici un roman d’anticipation qui tranche avec ce qu’il a pu écrire auparavant. Il imagine les États désunis d’Amérique de manière tout à fait crédible avec d’un côté la montée du fondamentalisme religieux chrétien et de l’autre la libération des mœurs totale sous couvert d’être surveillé en permanence par la technologie. C’est assez crédible et qu’on soit d’un côté ou de l’autre, cela fait froid dans le dos.

Son roman débute par une introduction assez longue qui nous permet de comprendre comment les États-Unis ont pu aboutir à cette scission, cette deuxième guerre de sécession en quelques sortes. On nous rapporte les émeutes, les tueries de masse. Une guerre civile qui n’en porte pas le nom et qui aboutit à deux pays très différents.

Le récit devient alors roman d’espionnage avec le personnage de Sam Stengel qui doit éliminer un agent acquis à la cause de la République Confédérée. Une fois de plus, on reconnaît le style de l’auteur qui nous embarque dans cette histoire. J’ai beaucoup aimé l’ambiance du roman. On reconnaît en Sam un double de l’auteur aimant le jazz, Berlin et le cinéma. Si j’ai été un peu déstabilisée au départ par le ton résolument politique du roman, j’ai au final beaucoup aimé ma lecture parce que l’auteur sait taper là où il le faut, dénonçant les problèmes sociaux et politiques de son pays à travers un récit à suspens.

Avec son nouveau roman, Douglas Kennedy livre un récit d’anticipation sombre et lucide. Passionnant.

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