Ce que je sais de Vera Candida, Véronique Ovaldé

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Dans une petite ville imaginaire d’Amérique du Sud vit Rose Bustamente. C’est une prostituée. Elle ne sait bien que « baiser ». Dans sa petite cabane elle accueille les hommes du village, s’éxécutant avec douceur. Jamais elle n’est tombée enceinte. Son ventre est sec.

Un jour, un certain Jéronimo débarque sur l’île. Il a beaucoup d’argent et se fait construire une immense villa aux 132 marches. Il tente d’amadouer Rose et de l’attirer jusqu’à chez lui. Rose se laisse finalement convaincre et fait avec cet homme ce qu’elle a toujours su faire: baiser. Oui mais voilà, Rose tombe enceinte pour la 1ère fois de sa vie. Elle accouche d’une petite Violette (à moitié demeurée) qui a son tour accouchera à 15 ans d’une petite Vera Candida.

Vera Candida, enceinte également à 15 ans, décide de quitter son île natale afin d’enrayer la fatalité qui pèse sur les femmes de sa famille……..

 

Ce que je sais de Vera Candida peut se lire comme un conte envoûtant. C’est un roman assez petit (293 pages) qui se lit rapidement.

J’ai été totalement charmée par la prose de l’auteur. Avec des phrases et des mots très simples elle construit une histoire captivante. Il ne se passe pourtant pas grand chose sur l’île de Vatapuna. Les habitants tentent de mener une existence décente loin du tumulte des grandes villes.

Rose Bustamente est la première femme avec laquelle nous faisons connaissance. Elle le dit elle-même, elle est pute. C’est son métier. Elle s’acquitte de sa tâche avec talent ce qui rassure les femmes du village. Elles savent que leurs hommes n’iront pas plus loin que la cabane de Rose. A 40 ans Rose décide d’arrêter et devient pêcheuse de poissons volants. Un monde poétique et libre s’ouvre à elle jusqu’au jour où elle rencontre Jéronimo. Ce personnage est le plus mystérieux du roman. Son passé est très trouble. Il fera de Rose son esclave sexuelle et la mettra enceinte.

Rose donne naissance à une petite fille: Violette. Seulement la fillette est marquée par l’atavisme. Simplette, alcoolique, elle a tôt fait de suivre les traces de sa mère. Elle sera pute elle aussi mais pour le plaisir. Elle ne se fait pas payer. A 15 ans elle tombe enceinte d’une petite Vera Candida. L’histoire s’arrête rapidement sur Violette pour se consacrer sur Vera.

Les 3/4 du roman sont donc dédiés à Vera Candida. Elle lutte contre ce lourd héritage que ses ancêtres lui ont légué. Elle va fuir Vatapuna pour le continent. Commence alors pour Vera Candida une longue route qui la mènera à la liberté et à l’indépendance. C’est une jeune fille courageuse et mutique qui affronte la vie avec bravoure. Elle paraît forte à l’extérieur mais son coeur n’est que ruines. On la suit avec plaisir au fil de ses rencontres.

L’ambiance créé par Véronique Ovaldé est magique. On a l’impression que l’auteur, telle une conteuse, nous murmure ses mots au creux de l’oreille. J’ai beaucoup aimé ce côté conte initiatique.

J’avais hâte de lire ce magnifique roman qui est pour moi mon coup de cœur du mois de juillet 2011.

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