De si jolis chevaux, Cormac McCarthy

 

 

De si jolis chevaux, Cormac McCarthy,

Publié aux éditions Actes Sud.

 

 

John Grady a 16 ans et dans l’Amérique des années 50 il s’ennuie. Il rêve d’aventures et de longues chevauchées. Avec son ami Lacey Rawlins, il quitte le Texas pour le Mexique, le royaume des chevaux. De rencontres en en rencontres, ils seront tour à tour confrontés à la violence et à l’amour. Leur traversée se transformera bientôt en descente aux Enfers…..

 De si jolis chevaux est un roman qui fait partie d’une saga en trois tomes. Il s’agit ici du premier volet des aventures de John Grady.

John Grady est un adolescent de 16 ans qui vit au Texas. Il cultive l’amour des chevaux et hésite à reprendre le ranch paternel. Mais John s’ennuie entre une mère absente et un père esseulé. Il n’a pour seule compagnie que les domestiques mexicains et son meilleur ami Lacey. Il a soif d’aventures. Dans une Amérique post-seconde guerre mondiale, les rêves et l’espoir sont ailleurs.

John Grady a des rêves plein la tête. Il aime les chevaux. Il les apprivoise et les dompte. L’une des scènes le montre dressant un jeune étalon sauvage grâce à la voix et au toucher. Magique! Il fait corps avec son cheval. Cet amour des chevaux, on le retrouve tout au long du roman. D’ailleurs John ira jusqu’au bout pour récupérer son cheval quitte à flirter avec l’illégalité. Le personnage fait preuve d’une très grande maturité pour son âge. Il n’a pas peur d’entreprendre un long voyage pour obéir à sa soif de liberté et de voyage. La 1ère partie du roman (qui en compte quatre) est consacrée à cette chevauchée fantastique du Texas au Mexique. Les deux amis dorment à la belle étoile vivant de chasse et d’hospitalité. L’auteur met en avant la bienveillance et l’accueil des Mexicains face à ces deux jeunes cow-boys.

Cormac McCarthy fait aussi la part belle à la nature tantôt cruelle, tantôt généreuse. Il décrit une Amérique encore sauvage et préservée. Les descriptions sont toutes plus magnifiques les unes que les autres et font de ces terres un endroit mythique.

Tout semble parfait mais bientôt la chevauchée se transforme en cauchemar à cause d’une rencontre malheureuse qui va chambouler les vie des deux garçons. Ceux qui les avaient accueillis jusque là vont les traquer. A la violence de la nature s’ajoute celle des hommes. John Grady voulait vivre une grande et belle aventure, il va connaître l’enfer: accusation, prison, tortures, intimidation, seule l’innocence et l’amour lui permettront de s’en sortir. La dernière partie du roman est hallucinante et très visuelle. John Grady fera preuve de sang froid pour parvenir à ses fins. Une sortie de piste qui m’a bluffée!

Un dernier mot sur le style. La plume de McCarthy est fluide, efficace. Les phrases sont souvent courtes, sans ambages, sans superflu. L’auteur touche juste à chaque fois, sans fausse note. Sa prose est à la fois délicate et violente et rend compte de la cruauté des hommes et de la nature.

De si jolis chevaux est un chef-d’œuvre qui bouscule les espoirs et les rêves de la condition humaine. Il a obtenu le National Book Award en 1992 (la plus haute distinction littéraire américaine) et a été adapté au cinéma.

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