Les Chroniques d’Oakwood, Dans l’ombre de la Demoiselle de Marianne Stern

Les Chroniques d’Oakwood, Dans l’Ombre de la Demoiselle de Marianne Stern

Éditions du Chat Noir,

2013, 202 pages,

Pour l’acheter: Les Chroniques d’Oakwood

(Frais de port + marque page du roman offert!!)

 

 

Oakwood, son église, sa grange abandonnée, ses tavernes, son cimetière. Et ses sorcières, au grand dam des prêtres qui se succèdent sans parvenir à éradiquer les diableries.
Lorsque la nuit tombe, les ombres s’étirent et drapent le hameau d’un manteau de noirceur, laissant à la lune le soin d’épier les plus sombres desseins. Cruelles malédictions et engeances démoniaques arpentent alors librement les rues aux faveurs de l’obscurité ; mieux vaut ne pas s’attarder en-dehors des logis, au risque de rencontrer la Mort au détour d’une bâtisse.
Pourtant, le vieux cimetière attire bien des convoitises… Certains affirmeront avoir aperçu la lueur chétive d’une lanterne au détour d’une tombe, d’autres diront avoir entendu des hurlements déchirants briser la torpeur nocturne. Les plus folles rumeurs circulent au village, mais ses habitants s’accordent à dire qu’il ne se trame rien d’anormal.

Entre spectres, pentacles, corbeaux et cadavres, quelques téméraires se risquent toutefois à des errances en solitaire. L’un en quête de l’être aimé, l’autre animé par une vengeance inassouvie, ou tout simplement, à la recherche du repos éternel. Or tous ignorent que dans l’ombre, la demoiselle d’Oakwood veille…

 

   C’est en regardant une vidéo de Méli du blog Bazar de la Littérature que j’ai eu envie de m’intéresser à ces Chroniques d’Oakwood publiées au éditions du Chat noir.

Les Chroniques d’Oakwood sont comme son titre l’indique des petites chroniques ou nouvelles dont le personnage principal est la sorcière. L’auteur, Marianne Stern, s’amuse à décliner ce personnage mystérieux sous bien des formes. Véritables sorcières qui usent de leurs pouvoirs ou pauvres jeunes filles innocentes prises pour telles, elles ont toutes un point commun: elles inspirent la crainte et finiront le plus souvent brulées vives sur le bûcher.

J’ai apprécié la manière dont l’auteur mettait en scène toutes ces femmes. Elle ne dépoussière pas le mythe mais au contraire revient à l’essence même de ce qui définit une sorcière. Bien souvent dans les romans de fantasy, la sorcière possède tout un panel de supers pouvoirs. Pour Marianne Stern, la sorcière est une femme qui a le pouvoir de communiquer avec l’eau-delà et d’apaiser les souffrances des âmes damnées.

Ces chroniques (chacune d’une vingtaine de pages) se déroulent dans un cimetière. L’ambiance est sombre à souhait: arbre aux pendus, corbeaux, sépultures pillées et brumes viennent terroriser ceux qui osent s’aventurer dans la partie Nord du cimetière c’est à dire la partie consacrée aux maudits (suicidés, meurtriers et sorcières). Le cimetière devient ainsi un personnage à part entière qui abrite ses secrets et ses mystères, qui voit se faire et se défaire les couples et les serments.

Outre l’atmosphère très travaillée de ces nouvelles, j’ai apprécié la diversité des personnages. La part belle est faite bien évidemment au personnage de la sorcière mais aussi à ceux qui ont croisé son chemin: l’amoureux transi de la belle ou même le prêtre qui l’a vouée à la damnation éternelle. A travers ce jeu de regards, certaines chroniques sont éclairées différemment selon qu’on ait le point de vue de la victime ou du bourreau.

C’est d’ailleurs ce que j’ai apprécié le plus. Ces chroniques pourraient paraître indépendantes les unes des autres mais en réalité elles se répondent toutes. Certaines sont racontées plusieurs fois mais sous un angle différent; on retrouve certains personnages tout au long des chroniques alors même qu’ils ont évolué soit qu’ils aient grandi ou qu’ils soient devenus fantômes.

En choisissant le personnage de la sorcière, l’auteur renouvelle le mythe et en donne une version sombre, souvent cruelle. Elle ne ménage pas son lecteur et certaines passages rendent bien compte de la cruauté des hommes liée à leur superstition et à leur bêtise.

En résumé, j’ai beaucoup aimé me plonger dans ces Chroniques d’Oakwood toutes plus sombres les unes que les autres. J’ai aimé le mystère dégagé par les personnages et l’atmosphère créée par l’auteur. Un beau moment de lecture.

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