Un intérêt particulier pour les morts de Ann Granger

Un Intérêt particulier pour les morts de Ann Granger,

Éditions 10/18,

2013, 379 pages,

Pour l’acheter: Un intérêt particulier pour les morts.

 

 

 

 

 

 

 

Nous sommes en 1864 et Lizzie Martin accepte un poste de dame de compagnie à Londres auprès d’une riche veuve qui est aussi une propriétaire de taudis. Lizzie est intriguée d’apprendre que la précédente dame de compagnie a disparu, apparemment après s’être enfuie avec un inconnu. Mais quand le corps de la jeune fille est retrouvée dans les décombres de l’un des bidonvilles démolis récemment autour de la nouvelle gare de St Pancras, Lizzie commence à se demander ce qui s’est passé. Elle renoue avec un ami d’enfance, devenu l’inspecteur Benjamin Ross, et commence à enquêter avec son aide, au péril de sa vie, pour découvrir la vérité sur la mort de la jeune fille dont le sort semble étroitement lié au sien.

 

Un Intérêt particulier pour les morts est le 1er tome de la série mettant en scène l’héroïne Elizabeth Martin et l’inspecteur Ben Ross. J’ai d’abord craqué sur la magnifique couverture des éditions 10/18 puis j’ai apprécié le résumé de l’intrigue.

Nous voilà, dès les premières pages du roman, plongés au cœur du Londres victorien en pleine mutation. Elizabeth débarque de sa campagne anglaise pour devenir dame de compagnie auprès d’une riche veuve. Dès le début du récit, Ann Granger plonge son lecteur dans l’ambiance de l’époque: les piétons côtoient les fiacres, les voleurs se mêlent aux bourgeois dans une joyeuse pagaille. Elizabeth porte un regard neuf et parfois naïf sur la vie qui l’entoure. Fille de médecin, elle a été élevée dans la compassion et la compréhension de l’autre. Elle a ainsi du mal à comprendre les lois hiérarchiques qui régissent la société londonienne où la misère côtoie l’opulence.

S’il est un personnage pour lequel toute va ma sympathie, c’est bien cette héroïne victorienne Elizabeth Martin. C’est une jeune femme de 30 ans, célibataire, autant dire une vieille fille pour l’époque. Si elle va à Londres, ce n’est pas par choix. Sans parent et sans le sous, elle doit à tout prix trouver de quoi subvenir à ses besoins. Engagé par Mrs Parry, elle va prendre part à une intrigue policière. Car Elizabeth n’est pas une femme comme les autres. Elle a d’abord moins de retenue et elle n’a guère sa langue dans sa poche. Ainsi, elle n’hésite pas à remettre en place l’odieux Dr Tibett. C’est aussi une fine observatrice: grâce à sa pertinence , elle va grandement faire progresser l’enquête. Enfin, elle n’est pas « chochotte » pour un sou. Son père médecin l’a formée à la dure: elle connaît la misère sociale des mineurs, la mort qui vient trop tôt. Le terme « non conventionnelle » la qualifierait le mieux. Cependant, Ann Granger n’en fait pas non plus une super héroïne: Elizabeth sait rester à sa place quand il le faut et elle a conscience de sa qualité de femme.

L’intrigue du roman reste assez simple et banale finalement. Elle est menée à son terme très agréablement. Le lecteur va ainsi naviguer des bas fonds de Londres aux plus hautes sphères. Ann Granger décrit avec minutie les quartiers miteux des bords de la Tamise tout comme les luxueux hôtels particuliers avec élégance, fluidité et finesse. Le rôle de la police y est très intéressant. Ben Ross, l’inspecteur, prend son métier à cœur et décide de mener l’enquête au sujet du meurtre d’une jeune femme jusqu’au bout. Bien qu’on lui mette des bâtons dans les roues, il s’avère pugnace. Il est d’ailleurs le seul à vouloir faire éclater la vérité. Qui en effet se soucie du sort d’une jeune fille sans importance?

Pour résumer, Un intérêt particulier pour les morts est le premier tome d’une série policière mettant en scène une héroïne forte et intelligente comme je les aime. L’ambiance du Londres victorien raviront ceux qui affectionnent cette époque. J’attends la traduction de la suite des aventures d’Elizabeth avec impatience!

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