Les Oiseaux et autres nouvelles de Daphné du Maurier

Les Oiseaux et autres nouvelles de Daphné du Maurier,

Publié au Livre de Poche,

2013, 348 pages,

Pour l’acheter: Les Oiseaux.

 

 

 

 

 

Au cœur de la nuit, le vent d’est cingle la falaise. Entre deux rafales, des nuées d’oiseaux cognent aux vitres. Mais ce n’est pas la peur qui les précipite avec une telle force vers le monde des hommes… On retrouvera ici – et pas moins terrifiant – le récit qui inspira son chef-d’œuvre au maître de l’angoisse, Alfred Hitchcock. Dans les autres nouvelles de ce recueil, l’horreur se fait plus insidieuse, le fantastique à peine étranger au réel. Il suffit d’un pommier à forme étrangement humaine, ou d’une ouvreuse de cinéma qu’un jeune mécanicien a envie de suivre après la séance...

Je continue d’explorer l’œuvre de Daphné du Maurier et ma lecture s’est portée cette fois-ci sur son unique recueil de nouvelles. C’est la nouvelle Les Oiseaux qui lui donne d’ailleurs son nom. Elle a en effet été adaptée par Alfred Hitchcock dans le film éponyme. Cette première nouvelle donne le ton au reste du recueil. Il y sera question d’angoisse, de peur, de doute.

J’avais une vision très fantasmée et horrifique des Oiseaux. La nouvelle a inspiré Hitchcock et seulement inspiré car elle est très courte: 57 pages en tout. Nath est ouvrier dans une ferme en Cornouailles. Il mène une très simple avec sa femme et ses deux enfants. Pourtant un jour, il remarque que les oiseaux sont plus nombreux que d’habitude. Ils se rassemblent de manière très étrange. Une nuit, il entend frapper à ses volets. En voulant les ouvrir, il se fait attaquer par un oiseau. Nath ne cède pas à la panique mais il sent que quelque chose se dérègle. Il calfeutre alors sa maison et il a raison. Soudain, les oiseaux se mettent à attaquer les humains. Dans cette nouvelle, l’angoisse monte petit à petit. Nath tente de ne pas paniquer et de trouver une explication rationnelle bien qu’il n’y en ait pas. Daphné du Maurier instaure un huis-clos à la fois rassurant et angoissant. En effet, Si Nath a su protéger sa famille dans cette espèce d’arche, combien de temps pourront-ils tenir? Le lecteur se pose les mêmes questions que le Nath sans jamais avoir de réponse.

J’ai adoré également la nouvelle intitulée Mobile inconnu ou encore Le Petit photographe. Dans la première nouvelle, Mary, une femme enceinte tout à fait respectable se suicide. Son mari Sir John cherche à en savoir plus. Pourquoi a-t-elle commis ce geste alors que tout allait bien? Il engage un détective privé, Black, pour faire la lumière sur cette affaire. Mais en creusant, Black découvre que Mary a été adoptée subitement à l’âge de 15 ans alors même qu’elle avait perdu la mémoire. Pourquoi cette adoption tardive? Et surtout, quel est le choc qui a pu perturber la vie de Mary? La réponse sera glaçante!

Dans Le petit photographe, Daphné du Maurier met en scène une marquise, passant ses vacances au bord de la mer. Elle s’ennuie et décide d’avoir un amant. Elle joue alors avec les sentiments d’un petit photographe de la station balnéaire, fou d’amour pour elle. Ce jeu amoureux grise la marquise jusqu’au jour où les choses vont trop loin.                                 

Dans ces deux nouvelles, Daphné du Maurier adopte une écriture plus moderne et davantage tournée vers des réflexions sur la femme moderne, son indépendance, sa sexualité, son désir. Elle va au-delà du récit angoissant. Chaque personnage se trouve à un moment charnière de sa vie et s’engage vers le point de non-retour.

Les quatre autres nouvelles sont aussi bonnes que les autres, tour à tour poétiques, angoissantes, cruelles. Daphné du Maurier se penche davantage sur la folie et ses signes avant-coureurs. Dans ce recueil, elle joue avec les nerfs du lecteur et le conduit exactement là où elle le souhaite. Nombreuses sont ses nouvelles qui sont « à chute ». Les Oiseaux est définitivement un livre à lire.

 

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