Porcelaine d’Estelle Faye

 

Porcelaine d’Estelle Faye,

Publié aux éditions du Mouton électrique,

2013, 274 pages.

 

 

 

 

Chine, vers l’an 200.
Xiao Chen est un comédien errant, jeté sur les routes par un dieu vengeur. Un masque à forme humaine dissimule son faciès de tigre, tandis que son cœur est de porcelaine fêlée. Son voyage va durer plus de mille ans.
Au cours de son périple, il rencontrera Li Mei, une jeune tisseuse, la Belle qui verra en lui plus qu’une Bête. Celle qui, sans doute, saura lui rendre son cœur de chair. Cependant Brume de Rivière, fille-fée jalouse et manipulatrice, intrigue dans l’ombre contre leur bonheur.
Pendant presque quinze siècles, rivalités et amour s’entrecroisent, tissant une histoire de passion, de tendresse et de sacrifice, sur fond de magie et de théâtre.

Je découvre tout doucement le catalogue des éditions du Mouton électrique et je suis à chaque fois charmée par la qualité des textes proposés. Avec Porcelaine, j’ai été une fois de plus enchantée par ma lecture. Estelle Faye, je connais déjà un peu grâce à son roman La Dernière Lame écrit très bien. Ses textes sont ciselés, magnifiés. Elle manie la langue avec beaucoup d’élégance tout en offrant à son lecteur un récit fluide. Elle confirme donc son talent de conteuse avec Porcelaine.

Porcelaine se déroule en Chine vers l’an 200 au début du roman. Xiao Chen est un jeune garçon qui vit dans un village isolé dans la montagne. Un jour, le jeune homme est frappé par une malédiction. Il a déclenché l’ire des dieux de la montagne. Le voilà affublé d’une tête de tigre.  Contraint de quitter son village, Xiao Chen devient comédien. Au sein d’une troupe très éclectique, il apprend la danse des sabres aux côtés de l’étrange Brume de rivière et de Pied-de-Cendres. Dans son malheur, Xiao Chen est aussi devenu immortel. Il traverse donc les siècles au fil de ses représentations et de ses rencontres…

On suit donc les personnages sur plusieurs siècles. Le roman est ainsi découpé en 3 parties et il est intéressant de constater l’évolution du paysage politique et économique de la Chine. De son petit village isolé dans les montagnes, Xiao Chen va parcourir toute la Chine pour terminer au pied de la Cité Interdite dans les bras d’une courtisane. Outre l’aspect historique du roman, l’auteur insuffle un air de conte à son roman. Il prend parfois une tournure étrange, au sens littéraire. Au temps où Xiao Chen a vu le jour, la magie et le surnaturel faisaient partie du décor. Au fur et à mesure qu’il avance dans les siècles, le jeune garçon-tigre s’aperçoit que cette magie disparait de plus en plus. Pourtant elle subsiste bel et bien à travers Brume de Rivière, l’étrange file-fée, elle aussi vengeresse.

La deuxième partie du roman apparaît ainsi beaucoup plus comme un conte. J’ai beaucoup aimé cette idée de jouer avec les genres au sein du roman. Estelle Faye mêle à la perfection roman historique, roman de formation et conte. J’ai adoré suivre les aventures de Xiao Chen sur tous ces siècles de représentation théâtrale. Le roman est difficile à résumer et je n’ai pas envie de vous gâcher cette lecture très belle et poétique. Car c’est aussi une des forces de l’auteur: elle décrit très bien cette Chine faite de légendes et de magie. Les paysages sont à couper le souffle: on s’imagine aux côté de Xiao Chen sur les rives du Yang Tsé, dans les montagnes isolées et au cœur de la cité interdite.  L’action n’est pas en reste non plus et rythme chaque page.

Estelle Faye nous entraîne à la suite de Xiao Chen et de sa compagnie dans un tourbillon de couleurs et de vieilles légendes chinoises. Le dépaysement est assuré. Quant au titre du roman, il faudra lire le livre pour en lever le mystère…

11 réflexions sur “Porcelaine d’Estelle Faye

  1. Je ne connais pas l’auteure, mais j’ai entendu du bien de ce livre. Malheureusement, ma médiathèque nbr la pas en stock, et il faut vraiment que je renseigne mon budget lecture cette année, donc il devra attendre encore un peu !

  2. Pingback: [Chronique] Porcelaine, Estelle Faye – Lectures Du Panda

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