Les Dames de Kimoto de Sawako Ariyoshi

 

 

Les Dames de Kimoto de Sawako Ariyoshi,

Publié au Mercure de France,

2016, 288 pages.

 

 

 

 

 

Elles sont trois, ces dames de la famille Kimoto, avec leurs amours, leurs passions, leurs drames qui
racontent le destin de la femme japonaise de la fin du XIXe siècle à aujourd’hui….

Rien de plus succinct que cette quatrième de couverture qui ne nous apprend rien sur l’intrigue de ce roman japonais. Je vais donc m’y coller et faire le job

Hana est une jeune japonaise de vingt ans à la fin du 19ème siècle. Il est grand temps qu’elle épouse enfin un homme. Surprotégée par sa chère grand-mère, elle descend le fleuve Ki pour se marier avec un homme de la famille des Matani. Répondant en tous points à ses devoirs d’épouse modèle, Hana donne naissance à deux enfants dont une fille un peu rebelle Fumio. Cette dernière donnera elle aussi naissance à une fille, faisant d’Hana une grand-mère comblée.

Les Dames de Kimoto est donc une fresque familiale qui court sur plusieurs générations et dont l’élément principal est Hana. Celle-ci, dans le dernier quart du 19ème siècle, sera confrontée à la naissance d’un Japon moderne, occidentalisé dans lequel la place des femmes devient de plus en plus importante.

Avec ce roman, le dépaysement culturel est assuré. Outre l’histoire de ces femmes qui court sur plusieurs générations, l’auteur met en perspective plusieurs manières d’envisager le Japon. A Hana, très conservatrice dans les traditions, s’oppose Fumio qui revendique l’égalité homme/femme et une place plus valorisante dans la société. Mais les choses demeurent plus complexes. N’est-ce pas finalement Hana qui a mené habilement son mari jusqu’au plus haut sommet de l’État? N’est-ce pas finalement elle, la femme soumise, qui tire les ficelles dans l’ombre de sa maison?

L’auteur propose au lecteur une plongée au cœur des traditions japonaises. Certaines semblent étranges comme lorsque Fumio enceinte doit veiller à la propreté des toilettes si elle veut un accouchement parfait. Les traditions de bienséance et de soumission féminine font parfois lever les yeux au ciel mais l’auteur laisse entendre à chaque fois qu’Hana a finalement été beaucoup plus libre que sa propre fille Fumio. A travers le portrait de ces femmes, l’auteur ressuscite un Japon pris entre les feux de la tradition et de la modernité.

Sans fioritures ni envolées lyriques, elle nous raconte simplement l’histoire de ces trois femmes sur trois générations. Alors oui, j’ai aimé ce roman car il m’a littéralement dépaysée. J’ai aimé ce côté « exotique » du Japon qui me fascine tant: les palais, les règles de politesse, les kimonos, les coiffures, le code moral. Mais le style de l’auteur très dépouillé m’a un peu déconcertée. L’intrigue n’est pas vraiment haletante. On suit simplement ces femmes dans une société qui évolue continuellement.

Les Dames de Kimoto reste un roman agréable à lire pour tous ceux qui aiment s’évader à travers la littérature. Les fans de saga familiale seront à l’inverse déçus. Un roman pour les passionnés du Japon.

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