Exit West de Mohsin Hamid

 

 

 

Exit West de Mohsin Hamid,

Publié aux éditions Grasset,

2018, 208 pages.

 

 

Une grande ville au bord de la guerre civile, quelque part au Moyen-Orient. Saïd y rencontre Nadia, une jeune femme indépendante, sensuelle et déterminée. Jour après jour, les explosions, les échanges de tirs et les points de contrôle sauvages transforment un peu plus la vie des habitants en enfer. Nadia et Saïd doivent se cacher pour vivre leur passion naissante, mais l’escalade de la violence finit de les transformer en prisonniers et les pousse à tout tenter pour partir, jusqu’à emprunter l’une de ces portes mystérieuses dont on dit qu’elles ouvrent sur l’Occident…
Avec cette histoire d’amour poignante sur fond d’exil et de crise migratoire, Mohsin Hamid nous prouve par son inventivité de conteur qu’un sujet d’actualité n’exclut pas la poésie ni même la magie. Une fable contemporaine et intemporelle.

Exit West est un roman qui me laisse particulièrement mitigée. Je ne parviens toujours pas vraiment à savoir si j’ai apprécié ou non cette œuvre. Mohsin Hamid situe son intrigue dans un pays en guerre: ce pourrait être l’Irak ou l’Afghanistan. Il y raconte le destin de Nadia et Said. D’abord étudiants, ils se cherchent, flirtent puis tombent amoureux dans un pays qui ne tolère pas les relations hommes/femmes comme on peut les concevoir en Occident.

La guerre éclate. Il y a d’abord des barrages et des contrôles puis des couvre-feu et enfin des tirs de roquettes, des largages de bombes. Nadia et Said ne voient qu’une solution: fuir leur pays. Ils deviennent alors migrants, rejetés là sur le bord de la Méditerranée, en Grèce, en quête d’un endroit plus sûr. Leur amour survivra-t-il à cette épreuve?

Alors voilà, je suis bien embêtée avec ce livre car je n’en ai aimé finalement que la première partie. Mohsin Hamid nous plonge tête la première au cœur d’un pays en guerre et on ressent la peur des personnages, leur désir de fuite là où l’espoir n’est plus permis. L’itinéraire de Nadia et Said est déchirant: des camps de migrants en squats, ils cherchent avant tout à se mettre à l’abri et leur parcours résonne fortement avec des milliers d’autres. Sans tomber dans le voyeurisme, l’auteur nous donne à lire la détresse, la peur, le sentiment d’exclusion et la lente déliquescence d’un amour.

Cependant, son écriture reste très loin des personnages. Finalement Nadia et Said sont désincarnés. Je ne sais pas vraiment comment l’exprimer mais ils m’ont fait l’effet de personnages de conte à la fois proches et lointains. Leur histoire devient universelle et pourrait s’appliquer à n’importe quel migrant et c’est paradoxalement ce qui m’a dérangée. Le style de l’auteur m’a paru étrange et c’est peut-être pour cela que je n’ai pas accroché en totalité au récit pourtant poignant de ces deux âmes en fuite.

Exit West est un roman qui ne m’a pas totalement convaincue et j’ai l’impression d’être passé à côté de quelque chose de grandiose. Cette lecture me laisse donc un goût d’inachevé.

Une réflexion sur “Exit West de Mohsin Hamid

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