L’île des absents de Caroline Eriksson

 

 

 

L’île des absents de Caroline Eriksson,

Publié aux éditions Presses de la Cité,

2018, 237 pages.

 

Quelque part en Suède, Alex et sa fille Smilla se promènent sur un îlot situé au milieu du lac Cauchemar. Son épouse Greta les attend dans la barque amarrée au rivage. Mais la jeune femme s’endort et à son réveil, elle ne les trouve pas. De retour au village, elle décide de se rendre au commissariat. Pourtant, le policier prétend qu’elle n’est pas mariée et n’a jamais eu d’enfant.

Je remercie d’abord les éditions Presses de la Cité pour l’envoi de ce livre. Il n’était pas prévu au programme et lorsque je l’ai découvert dans ma BAL, j’étais très heureuse à l’idée de découvrir ce thriller. J’aime toujours aller lire quelques avis avant de me lancer dans une nouvelle lecture, histoire de prendre la température. Quand j’ai lu les commentaires sur ce roman, j’ai un peu déchanté: lecture décousue, difficile, emmêlée. Allais-je galérer tant que ça? Et puis je me suis lancée et j’ai dévoré L’île des absents en…deux jours.

Tout commence sur le lac surnommé « Le Cauchemar » (tout un programme). Greta accompagne Alex et sa fille Smilla. Ces derniers décident de faire une excursion sur une petite île. Greta les attend dans la barque mais ils ne reviennent pas. Greta les cherche pendant des heures mais il n’y a aucune trace de leur passage. Et puis peu à peu, les souvenirs refont surface…

Alors oui, L’île des absents n’est pas un thriller à proprement parler. Je peux comprendre la déception de certains lecteurs. En fait, il s’agit plus d’un thriller psychologique. La narration se concentre autour de Greta et de cette mystérieuse disparition. Les souvenirs de Greta refont surface au fur et à mesure que l’intrigue se noue. Le lecteur perçoit d’abord chez le personnage une sorte de folie. « folle », c’est le mot qui m’est venu à l’esprit pour décrire l’état psychologique de l’héroïne. Greta n’est pas vraiment nette. Pourquoi ne va-t-elle pas voir directement la police lorsqu’elle se rend compte de la disparition? Elle semble faire des choix totalement irrationnels.

La suite de l’histoire pose peu à peu le doute. Greta est-elle vraiment folle, comme on pouvait le supposer au premier abord? C’est là que les souvenirs de Greta et son histoire tragique permettent peu à peu de dénouer l’écheveau de l’intrigue. Loin de casser la narration, j’ai aimé ces incursions du passé dans le présent. L’auteur éclaire sous un autre angle les événements actuels grâce aux événements passés. C’est plutôt malin de sa part car elle brouille les pistes tout en donnant à son lecteur pas mal d’indices.

L’ambiance y est aussi pour beaucoup. Greta se retrouve seule près d’un lac. C’est la saison morte. Elle n’a aucun voisin immédiat sauf cette bande de jeunes qui semblent eux-aussi un peu dérangés. L’atmosphère devient vite pesante et encore une fois floue, peu claire. L’auteur joue sur la faiblesse psychologique de son personnage pour nous plonger dans une histoire glauque sur fond de torture d’animaux!

La fin m’a bluffée car je ne m’y attendais pas du tout. J’ai échafaudé par mal d’hypothèses. Si j’avais vu juste sur certains points (de détails), l’auteur a su me surprendre avec une fin totalement inattendue. 

L’île des absents est un thriller psychologique qui joue bien son rôle jusqu’au bout. L’auteur brouille savamment les pistes avec une héroïne fragile au passé trouble. Un roman abouti qui se laisse dévorer.

 

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