La Disparition de Stéphanie Mailer de Joël Dicker

 

 

 

La Disparition de Stéphanie Mailer de Joël Dicker,

Publié aux éditions de Fallois,

2018, 638 pages.

 

 

 

30 juillet 1994. Orphea, petite station balnéaire tranquille des Hamptons dans l’Etat de New York, est bouleversée par un effroyable fait divers : le maire de la ville et sa famille sont assassinés chez eux, ainsi qu’une passante, témoin des meurtres. L’enquête, confiée à la police d’Etat, est menée par un duo de jeunes policiers, Jesse Rosenberg et Derek Scott. Ambitieux et tenaces, ils parviendront à confondre le meurtrier, solides preuves à l’appui, ce qui leur vaudra les louanges de leur hiérarchie et même une décoration. Mais vingt ans plus tard, au début de l’été 2014, une journaliste du nom de Stephanie Mailer affirme à Jesse qu’il s’est trompé de coupable à l’époque. Avant de disparaitre à son tour dans des conditions mystérieuses. Qu’est-il arrivé à Stephanie Mailer ? Qu’a-t-elle découvert ? Et surtout : que s’est-il vraiment passé le soir du 30 juillet 1994 à Orphea ?

J’ai lu le dernier Joël Dicker. Je l’attendais comme le Saint-Graal. J’ai patienté, attendant le moment propice des vacances pour me plonger dans ce pavé de 638 pages! J’en sors plutôt mitigée. Je ne dirais pas déçue car j’ai tout de même passé un bon moment de lecture mais j’ai trouvé ce roman un cran en-dessous des deux précédents.

L’intrigue est vraiment pas mal, c’est le point très positif du livre. Joël Dicker a l’art de troubler le lecteur et de brouiller les pistes. Il multiplie les personnages et les histoires secondaires, dévoilant les secrets plus ou moins avouables de ses protagonistes. J’aime cette manière de procéder, ce kaléidoscope d’intrigues qui viennent se percuter les unes les autres. On passe d’un homme infidèle qui ne sait plus quoi faire pour mettre un terme à sa relation à une jeune femme à la dérive en passant par un critique d’art désavoué. Même si ses personnages appartiennent relativement tous au même milieu, l’auteur radiographie à merveille les vices de ses contemporains!

L’intrigue principale est également intéressante. Alors qu’elle enquête sur un quadruple meurtre vieux de plus de vingt ans, Stéphanie Mailer, journaliste, disparaît. On retrouve rapidement son corps. Jesse et Derek, les deux policiers en charge de l’enquête à l’époque, rouvrent le dossier. Il apparaît vite qu’ils ont coffré le mauvais suspect. Ils reviennent sur les indices découverts en 1994 et s’aperçoivent que le tueur court toujours! Avec Jesse et Derek, le lecteur pénètre dans l’intimité de la petite ville d’Orphea, dans les Hamptons.

C’est l’autre point fort de Joël Dicker: il nous fait vivre l’ambiance d’une petite ville balnéaire de la côté Est de New-York. Orphea est une charmante ville, idéale. Sa librairie, ses cafés, sa marina et son festival de théâtre en font un endroit attractif et paradisiaque. Le maire fait tout pour attirer les touristes et la réouverture de l’enquête sur le quadruple meurtre de 1994 ne fait pas vraiment ses affaires! J’ai adoré baigner dans l’ambiance d’Orphea, de ses habitants et de ses secrets.

Jusque là tout va bien, me direz vous. Alors qu’est-ce qui ne m’a pas plu dans ce livre? J’ai été surprise et déçue par les dialogues. Certains semblent complètement superficiels, sortis tout droit d’une mauvaise série télé. On alterne finalement entre des passages haletants et des dialogues mièvres voire ridicules. Je suis surprise car les romans précédents de Joël Dicker étaient bons d’un bout à l’autre. Certains personnages sont caricaturaux et poussés à l’extrême. Je n’ai pas vraiment compris le personnage d’Harvey Kirk. Pourquoi est-il si bête? On ne croit pas une seule seconde au rôle qu’il se donne.

Et que dire de cette fin? Rocambolesque, presque irréelle, décevante. Mais que s’est-il passé? L’auteur devait-il rendre son manuscrit à temps? On a l’impression qu’il a bâclé le dénouement du roman. La manière dont le meurtrier avoue tout est grotesque. J’ai été franchement déçue.

La Disparition de Stéphanie Mailer m’a fait passer un bon moment de lecture mais je n’ai pas retrouvé l’engouement que j’avais éprouvé pour les deux précédents romans de l’auteur. Dommage!

 

 

5 réflexions sur “La Disparition de Stéphanie Mailer de Joël Dicker

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  3. Toutes les chroniques que j’ai pu lire sur ce livre disent qu’il est bien en-dessous des deux autres livres de l’auteur. J’ai eu un coup de cœur pour La Vérité sur l’affaire Harry Québert, j’ai par contre déjà un peu plus de mal avec Le Livre des Baltimore alors je verrai bien avec celui-ci que je compte bien lire.

  4. C’est marrant, les goûts et les couleurs, car le personnage d’Harvey Kirk était un de mes perso préférés, je l’ai trouvé d’un grotesque (mais c’était plutôt positif), ceci dit c’est un livre que j’ai écouté avec Audible du coup je me demande si l’interprétation n’y était pas pour beaucoup ?
    Je fais le tour des avis parce que je me rends compte que beaucoup de personnes sont mitigées face à ce livre mais jamais pour les mêmes raisons (et je note aussi que je suis la seule à ne pas avoir aimé tant que ça La Vérité sur l’affaire Harry Québert)

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