1795 de Niklas Natt Och Dag

1795 de Niklas Natt Och Dag,

Publié aux éditions Sonatine,

2023, 496 pages.

Les portes de l’enfer se referment. Stockholm, 1795. Devant une Révolution qui couve, la famille royale s’enferme dans une paranoïa d’une ampleur inédite. Une purge acharnée se prépare contre tous les opposants au pouvoir en place. La police secrète traque ainsi sans relâche jeune femme, Anna Stina Knapp, qui serait en possession d’une lettre contenant les noms des principaux conspirateurs. Un ancien artilleur, Jean Michael Cardell, recherche lui aussi Anna, mais pour la protéger. Pendant ce temps, son acolyte, Emil Winge, piste une ombre menaçante qui étend son emprise dans les rues de la ville : Tycho Ceton. Celui-ci peaufine en effet un plan d’une ampleur inédite pour plonger la capitale suédoise dans des abîmes infernaux.

1795 clôt la trilogie noire et poisseuse de Niklas Natt Och Dag. A Stockholm, dans la crasse et la misère, Jean Michael Cardell retrouve Emil Winge afin de mener à bien sa dernière mission: retrouver Anna Stina, punir Tycho Ceton et faire enfin la paix avec lui-même.

J’ai adoré la manière dont cet ultime tome est mené. L’intrigue est racontée à travers des points de vue différents: Jean Michael, Tycho, Emil. Le rythme en est peut-être plus lent mais il permet de savourer chaque détail.

Rien n’est jamais simple, rien n’est jamais lisse. La violence saute aux yeux, la cupidité, la luxure, l’envie. Stockholm apparaît bel et bien comme une antichambre des enfers dans laquelle les ultras-riches exaucent tous leurs désirs les plus vils. Jean-Michael et toute la ville semblent courir après cette satanée lettre qui permettrait de résoudre bien des problèmes.

Une fois de plus, l’auteur m’a complètement embarquée. J’étais comme en apnée tout au long de ma lecture, n’osant pas respirer l’air putride qui se dégage de cette ville viciée. On ressent toute la misère des habitants: la faim, le froid puis la chaleur éreintante. Il faut avoir le cœur bien accroché tout de même. Certaines scènes sont morbides et marquantes.

La fin du roman est judicieuse et extrêmement bien trouvée et permet de clore cette trilogie de manière magistrale.

1795 est un coup de cœur absolu, un sans faute total.

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