Déjà dead, Kathy Reichs

Ma culture télévisuelle étant ce qu’elle est, je connaissais Bones sur M6 avant d’avoir lu les livres dont la série est adaptée.

C’est donc en voulant parfaire ma culture générale que j’ai acheté le premier tome de la série écrit par Kathy Reichs, elle-même anthropologue.

Temperance Brennan, anthropologue de son état, examine un cadavre découvert dans l’ancien parc du grand séminaire. Il s’agit d’une femme qui a été mutilée et démembrée. Très vite d’autres cadavres aux étranges similitudes sont confiés au Docteur Brennan. Elle seule fait le rapprochement avec d’autres meurtres qui se sont déroulés des années auparavant. Pas de doute pour Brennan, il s’agit bien d’un tueur en série particulièrement sadique. Mais comment imposer ses opinions lorsque l’on travaille dans un monde masculin et très machiste? En menant l’enquête soi-même! Brennan met le pied dans un dangereux engrenage. De chasseur, elle devient chassée….

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Mitigée sur ce roman voire déçue sur certains points. Est-ce parce que j’avais les références de la série trop en tête? Sans doute mais pas seulement.

En réalité j’ai eu vraiment du mal à accrocher l’intrigue et le personnage du roman. C’est seulement à plus de la moitié du livre que j’ai commencé à trouver un réel intérêt au thriller! Je m’explique. D’abord le personnage. J’ai eu du mal à m’intéresser au Docteur Brennan. Peut-être est-ce logique. En effet, divorcée, indépendante et solitaire, elle n’a pas le contact facile avec les autres. Elle vit encore accrochée à son passé: son divorce, qu’elle regrette un peu, sa fille Katy loin d’elle et heureuse, insouciante. Un personnage qui ne soulève pas forcément de grands élans de sympathie chez le lecteur. De même avec son ami Gabby. Un personnage qui m’a paru surfait, faux. J’ai eu du mal à croire à l’amitié entre les deux femmes. J’ai trouvé que le personnage de Gabby n’était pas assez travaillé, approfondi. Je suis restée sur ma faim de ce côté là.

Quant à l’intrigue, là aussi j’ai été déçue notamment par la fin du roman que j’ai trouvé trop attendue. On voit venir le tueur coincé avec le charmant docteur à dix kilomètres. Je n’ai pas été surprise donc par cet excipit. Mais, loin d’avoir détesté ce roman, j’ai aimé la façon dont l’enquête est menée. Brennan  n’hésite pas à s’immerger dans des milieux pas très nets fréquentant prostituées et dealers. C’est une femme qui risque sa peau et prend des coups mais à aucun moment elle ne se plaint. En effet, elle est la seule femme dans son unité. A ce titre elle est déjà cataloguée par ses collègues et ne veut pas en rajouter en se plaignant. Les crimes commis sont de plus particulièrement odieux et sadiques (je vous passe les détails). Brennan garde un oeil toujours très pudique envers ses cadavres. Elle n’est jamais blasée et garde une dimension profondément humaine malgré tout ce qu’elle voit. Les passages où elle fournit des explications scientifiques et techniques m’ont un peu barbée je l’avoue. Pour ceux qui ont lu le roman, j’ai rien compris aux explications sur la scie!!!

A noter aussi que l’intrigue, à la différence de la série, se déroule au Québec ce qui donne lieu à des dialogues parfois surréalistes. En effet, certaines expressions sont à mourir de rire et incompréhensibles pour un français. J’ai adoré les expressions comme « en péter des flammes; chris (pour pu**** je pense); hostie (même style)… ». Tout ça donne du charme au livre, plus de caractère.

Enfin grande question devant l’éternelle, combien pèse Brennan? J’ai remarqué qu’elle ne cuisinait à aucun moment. Elle sait seulement se servir de son micro-ondes pour engloutir pizzas, lasagnes,  ou réchauffer plat à emporter, ect… Bref elle a sérieusement besoin des conseils d’une nutritionniste!!

Pour la défense de Kathy Reichs, il faut préciser qu’il s’agit ici du premier roman de la série dédiée au Docteur Brennan. Le personnage n’est peut-être pas encore très affiné. A confirmer donc dans les autres tomes!

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