Cave Canem, Danila Comastri Montanari

Dans la Rome antique du 1er siècle après Jésus-Christ, le sénateur Publius Aurélius Statius, nourrit une insatiable curiosité pour les énigmes. Alors qu’il est invité à séjourner chez des amis du côté de Naples, au bord du lac Averne, Publius est confronté à une étrange affaire. Un des fils de la maison, héritier de surcroît, est retrouvé noyé dans le bassin des murènes. Il aurait glissé. Simple accident ou meurtre? Publius mène l’enquête d’autant plus qu’une étrange prophétie plane sur la maisonnée…..

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Cave Canem est un polar antique comme je les aime. L’intrigue est passionnante mais au-delà de la simple résolution de l’enquête, le lecteur apprend une foule de choses à propos des moeurs romaines.

Le roman commence par un prologue dans lequel on apprend à faire connaissance avec le personnnage principal Aurélius. C’est un adolescent cultivé dont le meilleur ami est esclave. Or le père de cet ami est accusé de vol. Première enquête pour Publius qui démontre grâce à des indices que le vol est une machination. Le prologue est donc une sorte de mise en bouche qui permet au lecteur de voir la finesse d’esprit d’Aurélius.

Le roman commence véritablement avec Aurélius devenu adulte et sénateur. Il se rend donc en visite chez des amis mais il y est accueilli d’une étrange façon puisqu’un des héritiers de la maison a été retrouvé mort. Aurélius enquête tout de suite et sent bien qu’il ne s’agit pas d’un banal accident. Il comprend tout de suite qu’il s’agit d’un meurtre.Une ancienne prophétie vient se greffer sur cette histoire et amène un peu plus de suspens. On suivra même Aurélius dans les méandres des souterrains napolitains à la rencontre de la célèbre sybille.

L’enquête est rondement menée et reste entrecoupée de scènes quotidiennes de la vie des Romains pour mon plus grand bonheur!! On apprend beaucoup de choses sur la manière qu’ils avaient de considérer les morts, de leur rendre un culte. Sans aucun pédantisme, sans jamais être « prise de tête », l’information est constructive et à la portée de tous. De plus, l’auteur insère de nombreux mots latins. Grâce à un glossaire, les non-initiés s’y retrouveront sans problème.

Les personnages sont aussi truculents, à commencer par Castor l’esclave d’Aurélius. Arraché à une mort certaine, il n’en reste pas moins insolent et provocateur avec son maître. Bien souvent il lui rend d’immenses services en allant enquêter là où Aurélius ne le peut comme dans les cuisines par exemple. Les personnages féminins sont également importants et donnent du relief à l’intrigue. Héléna, la jolie matrone a tout à perdre dans cette histoire de meurtre, elle qui ne doit son statut privilégié qu’au mariage. J’ai particulièrement aimé Naevia, une jeune fille candide, un tantinet aguicheuse dont le but est de faire tourner Aurélius en bourrique.

Je ne me suis pas ennuyée une seule minute à la lecture de ce polar bien construit et instructif et il s’agit là du premier tome d’une saga mettant en scène les enquêtes d’Aurélius.

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