Les années, Annie Ernaux

 

Les années d’Annie Ernaux

Publié aux éditions Gallimard

 

 

 

Exercice difficile aujourd’hui: parler du livre d’Annie Ernaux, Les Années.

Difficile d’abord dans sa définition. Il ne s’agit ni d’un roman, ni d’une autobiographie, ni d’un récit mais peut-être un peu des trois à la fois. Dans son livre, l’auteur se raconte mais d’une façon très particulière. Elle part d’une photo personnelle qu’elle décrit assez sommairement. Chaque photo lui permet alors de faire remonter des souvenirs à la surface. Mais l’originalité tient dans le fait que les souvenirs sont collectifs. En effet, l’auteur parle davantage d’une époque que de son histoire personnelle. Elle fait référence aux événements politiques, aux conditions de vie, à la société en générale.

Le lecteur traverse en 242 pages, cinquante ans d’une vie marquée par l’actualité. C’est donc un souvenir général qui nous est raconté ici.

Difficile pour moi de donner un avis enfin. Je ne peux pas dire avoir détesté ni aimé ce livre. Certains passages m’ont ennuyée surtout lorsque l’auteur parle de politique. Certains passages m’ont davantage intriguée. Ainsi quand la narratrice confie à demi-mots qu’elle a dû se faire avorter dans les années 50. On suit à ses côtés l’évolution de la société et notamment l’évolution de la place de la femme. Exclusivement dévouée et ancrée au foyer, la femme s’émancipe peu à peu. Mais on reste toujours à la surface des choses. S’il y a bien quelques confidences, elles sont toujours voilées sous couvert du « on » et du « nous ». Une façon comme une autre de témoigner pour toute une génération.

A mi-chemin entre l’autobiographie et l’étude sociologique, Les Années est un livre qui se lit plutôt rapidement et qui le mérite simplement pour la manière inhabituelle dont l’auteur se raconte.

Une réflexion sur “Les années, Annie Ernaux

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