L’heure de l’ange, Anne Rice

 L’heure de L’ange d’Anne Rice

Publié aux éditions J’ai lu

 

 

Lucky le Renard est un tueur à gage. Il exécute ses contrats froidement, avec professionnalisme. Son patron, appelé l’Homme Juste, lui rappelle d’ailleurs qu’il est du côté des « gentils ». Mais Lucky n’est pas un tueur comme les autres. D’abord, il aime les livres, apprendre toujours plus, se cultiver. Il aime aussi se recueillir dans les églises et les chapelles: il en apprécie le calme et la sérénité. Enfin, c’est un joueur de luth très très doué qui s’adonne à sa passion dès qu’il en a le temps.

Mais Lucky doute de plus en plus. Un jour, à la suite de l’exécution d’un énième contrat, il reçoit la visite d’un ange, Malchiah. D’abord dubitatif, Lucky, de son vrai nom Toby, décide de lui faire confiance. Malchiah a entendu ses prières et propose à Toby de racheter ses fautes………..

Comment commencer cette critique? Peut-être en vous disant que je n’ai pas du tout aimé ce roman. Je l’ai trouvé ennuyeux, sans intérêt, parfois même ridicule. Voici pourquoi….

L’intrigue met d’abord beaucoup, beaucoup de temps à se mettre en place. Peut-être trop longtemps. Il faut attendre la 100ème page pour que quelque chose de surprenant et digne d’intérêt se passe. Sur 280 pages, c’est très très long! Dans la première partie du roman, le lecteur découvre l’existence de Lucky/Toby, tueur à gage de son état. On le suit tandis qu’il visite des églises, des chapelles, qu’il décrit la faune et la flore de Californie et qu’il joue du luth! Hummm, c’est très intéressant tout ça, surtout quand on veut trouver le sommeil rapidement!

Enfin, Malchiah se manifeste. C’est un ange descendu sur terre pour aider Lucky à se racheter. La rencontre entre les deux personnages est plate, pleine de clichés. Lucky est surpris mais n’oppose aucune résistance. Pas de dialogue houleux, pas de questionnement. Tout va très vite entre ces deux-là.

Chose qui m’a troublée également, Malchiah commence à raconter toute la vie de Lucky/Toby en plein milieu du roman. On a donc un récit imbriqué qui semble tomber comme un cheveu sur la soupe. Ce récit occupe quand même une cinquantaine de pages! Il n’apporte rien de plus au roman: on en apprend plus sur Toby mais la moitié de ces informations ne sont pas cruciales pour la suite. On a l’impression que l’auteur fait du « remplissage ».

Enfin Malchiah propose à Toby d’effacer ses péchés en sauvant des vies. Le voilà catapulter au moyen-âge. Toby, devenu frère Toby, doit disculper un couple de juifs accusé de meurtre. J’ai eu l’impression ici que l’auteur voulait caser une histoire reléguée dans ses tiroirs. Je n’y ai trouvé aucun intérêt. Les personnages sont caricaturaux. J’ai même beaucoup ri à certaines passages. Toby aimerait consoler Fluria (accusée de meurtre) en la serrant dans ses bras. Il sait que c’est inconvenant à cette époque: on a donc droit à la remarque au moins 5 ou 6 fois sur deux chapitres. Cela en devient lourd!

Enfin j’ai trouvé les dialogues creux, frisant le ridicule. J’ai repéré cette phrase à la page 279 qui m’a fait hurler de rire: « Je fondis en larmes et pleurai comme à mon retour. Une citation de Dickens me revint en mémoire, et je la prononçai à voix haute, car cela faisait longtemps que je la connaissais par coeur: nous ne devrions jamais avoir honte de nos larmes, car c’est une pluie qui disperse la poussière qui recouvre nos coeurs endurcis. » Là encore, j’ai l’impression que l’auteur a cherché à plaquer des citations à tout prix! Toby est une vraie fontaine: il pleure beaucoup le pauvre.

Heureusement que ce roman était court ou bien je ne l’aurais peut-être pas terminé. Bref, c’est une vraie déception pour moi.

4 réflexions sur “L’heure de l’ange, Anne Rice

  1. J’avais également été très déçue par ce livre. Comme toi je me suis ennuyée et toute la propagande religieuse m’avait saoulée ! Et j’attendais autre chose de la part d’Anne Rice !

  2. Je n’ai lu que deux livres de cet auteur : un que j’ai adoré et un que j’ai détesté… je dois dire qu’au vu de ton avis (et de mes expériences de l’auteur) je ne me plongerais sans doute pas dans celui-ci…

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