La liseuse de Paul Fournel

La liseuse de Paul Fournel,

Éditions Folio,

2013, 190 pages,

Pour l’acheter: La liseuse

 

 

 

 

 

 

Ce récit commence le soir où la petite stagiaire discrète apporte à Robert Dubois le vieil éditeur, encore directeur de la maison qui porte son nom, sa première liseuse. Ce bel objet hightech qui le regarde de son écran noir, lui annonce que sa vie est en train de basculer. Que va devenir son métier maintenant que le texte et le papier se séparent ? Quelque chose couve qui pourrait fort bien être une révolution. Il le sait et cette perspective le fait sourire.
La vie continue pourtant à l’identique, Dubois déjeune avec ses auteurs, voyage chez les libraires, rencontre les représentants, mais il porte sa liseuse sous le bras qui lui parle déjà d’un autre monde. Celui qu’il va aider des gamins à bâtir, celui dont il sait qu’il ne participera pas.
De toute la force de son humour et de son regard désabusé et tendre il regarde changer son monde et veille à garder, intact au fond de lui, ce qui jamais ne changera : le goût de lire.

 

C’est le titre et la couverture du roman qui m’ont attirée en premier. Il s’agit d’un clin d’œil aux célèbres tableaux mettant en scène des femmes en train de lire et aussi à la fameuse liseuse « hightech » qui tend pour certains à remplacer le livre papier.

Paul Fournel fait de son narrateur un éditeur en presque fin de carrière qui bataille dur pour promouvoir ses auteurs. Dans son bureau, il croule sous les manuscrits d’auteurs jeunes et moins jeunes. Mais voilà qu’un jour, le service technique de la maison d’édition pour laquelle il travaille lui apporte une liseuse.

Le narrateur, Robert Dubois, n’en veut pas. Mais c’est la nouvelle règle: tous les manuscrits seront sous format électronique. Contre mauvaise fortune bon cœur, Dubois se prête au jeu. Il découvre alors sa liseuse, cette machine froide, lisse, sans odeur dont les pages ne se cornent pas.

Le narrateur fait part au lecteur des difficultés qu’il a à s’approprier cette liseuse. Comment la tenir? supportera-t-elle le choc si elle tombe par terre? Et le café sur son bel écran? Y-a-t-on pensé?

Cherchant la position la plus commode pour lire, faisant l’amère expérience de la liseuse en manque de batterie, Robert Dubois va imaginer une contre-attaque contre cette nouvelle technologie.

Il va fonder sa propre maison d’édition électronique pour faire la nique à ce monde obscur mais d’une manière intelligente.

Si j’ai aimé la première partie du roman dans laquelle l’auteur explore les vices et les qualités de sa liseuse, regrettant amèrement le manque de marge pour y griffonner ses corrections, j’ai beaucoup moins apprécié la seconde partie du livre qui narre la création des sa maison d’édition.

Je n’ai pas été emportée par le récit même si je me suis reconnue dans certaines situation. Certains passages m’ont fait sourire mais dans l’ensemble, le roman s’apparente plus à une série d’anecdotes qu’à une véritable intrigue. J’ai par contre aimé le côté autobiographique du roman. L’auteur mêle des anecdotes de sa vie réelle d’éditeur à la fiction.

Le découpage du texte m’a surprise. Une note finale nous apprend que le texte entier est bâti sur la forme de la sextine, d’où l’étrangeté du découpage à certains passages.

Pour résumer: ma lecture ne m’a pas passionnée. J’ai aimé la manière dont l’auteur parle du livre papier presque avec nostalgie. On sent dans son style que l’auteur parle de son expérience d’éditeur ce qui amène parfois le lecteur à lire entre les lignes (surtout quand le narrateur parle de maisons d’édition ou d’écrivains). Mais je n’ai pas été emportée par cette lecture qui laisse le lecteur trop à la surface des choses.

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