Toute passion abolie, Vita Sackville-West

   Toute passion abolie de Vita Sackville-West,

   Éditions Le Livre de Poche,

   2010, 221 pages,

   Pour l’acheter: Toute passion abolie

 

 

 

 

 

 

« En un éclair lady Slane sentit que le puzzle éclaté de ses souvenirs venait de se reconstituer […]. Elle se retrouva sur la terrasse de la villa indienne désertée […]. Elle appuyait ses bras sur le parapet brûlant, faisant pivoter lentement son ombrelle. En fait, elle se tenait ainsi pour dissimuler son trouble car elle venait de se retrouver à l’écart de tous avec ce jeune homme à ses côtés.» Le jour même de la mort de son mari Henry Holland, comte de Slane, lady Slane décide de vivre enfin sa vie. Elle a quatre-vingt-huit ans. Lady Slane surprend alors son entourage en se retirant à Hampstead. Dans sa nouvelle demeure, toute passion abolie par l’âge et le choix du détachement, lady Slane se sent libre enfin de se souvenir et de rêver…

 

Encore une fois, c’est la couverture du roman, signée Christian Lacroix, qui m’a attirée. Je connais principalement Vita Sackville-West à travers l’œuvre de Virginia Woolf. Les deux femmes ont en effet été très amies voire peut-être amantes. Vita, avec son côté très libre et androgyne, a toujours attiré Virginia qui voyait en elle une femme moderne tant par ses écrits que par sa façon de se comporter en société.

Toute Passion abolie est donc le premier roman que je lis de Vita Sackville-West et je ne sais pas trop par où commencer pour décrire ce que j’ai ressenti après avoir terminé ce livre.

On suit la vie de Lady Slane. Son époux vient de mourir. Ses enfants sont tous réunis autour du corps pour les derniers hommages. Que faire de Lady Slane à présent qu’elle est veuve? Elle ne peut pas demeurer dans sa maison. La famille appartient en effet à l’aristocratie ruinée. Lady Slane devient vite un poids pour ses enfants. Elle décide seule d’aller vivre à Hampstead, dans une petite bicoque qu’elle aura louée.

L’intrigue ne va pas plus loin. Il s’agit surtout de réflexions de l’héroïne à propos de sa vie passée: ses regrets, ses remords. Lady Slane avait l’âme d’une artiste et souhaitait devenir peintre mais en épousant Sir Slane, elle a dû faire une croix sur ses projets et renoncer à sa vie de bohème. Vita Sackville-West met en scène une femme brisée par sa famille et la société auxquelles elle n’a eu que le choix d’obéir. Être une femme dans la bonne société, c’est accepter de devenir le faire-valoir d’un homme et c’est se réaliser à travers les enfants, s’aliéner par le mariage.

C’est finalement une peinture assez sombre de la condition féminine que fait l’auteur même si la fin du roman laisse entrevoir une petite note d’espoir pour la génération future.

Ce roman ne restera donc pas gravée dans ma mémoire. Il a le goût d’une jolie balade dans un jardin anglais parsemé de roses.

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