Le loup des cordeliers de Henri Loevenbruck

Le loup des cordeliers de Henri Lœvenbruck,

Publié aux éditions Pocket,

2020, 620 pages.

Mai 1789, un vent de révolte souffle sur Paris. Gabriel Joly, jeune provincial ambitieux, monte à la capitale où il rêve de devenir le plus grand journaliste de son temps. un enquêteur déterminé à faire la lumière sur les mystères de cette période tourmentée. Son premier défi : démasquer le Loup des Cordeliers, cet étrange justicier qui tient un loup en laisse et, la nuit, commet de sanglants assassinats pour protéger des femmes dans les rues de Paris… Les investigations de Gabriel Joly le conduisent alors sur la route des grands acteurs de la Révolution qui commence : Danton, Desmoulins, Mirabeau, Robespierre, personnages dont on découvre l’ambition, le caractère, les plans secrets. Alors que, le 14 juillet, un homme s’échappe discrètement de la Bastille, Gabriel Joly va-t-il découvrir l’identité véritable du Loup des Cordeliers, et mettre au jour l’un des plus grands complots de la Révolution française ?

Je commence à bien connaître l’univers de Henri Lœvenbruck. C’est un auteur qui se frotte aussi bien au thriller qu’à la fantasy ou encore au roman historique comme ici. J’ai littéralement dévoré ce livre qui traînait dans ma PAL et faisait partie de mon challenge des reliques 2023.

On y suit Gabriel Joly qui vient à Paris pour y devenir journaliste dans le quotidien de son oncle. Fraîchement nommé, il a pour tâche de recenser les spectacles qui se jouent dans les théâtres et autres cabarets. Mais nous sommes en 1789. Le roi a convoqué les États généraux. Le tiers État se sent de plus en plus lésé, mis de côté. La colère gronde dans la rue alors que la famine est aux portes de Paris. Dans le même temps, un étrange personnage, encapuchonné, commet des meurtres effroyables. Ce justicier défend la veuve et l’orphelin, un loup gigantesque au bout d’une laisse. Il n’en faut pas plus à Gabriel qui décide de mener l’enquête.

Ce roman m’a tenu en haleine d’un bout à l’autre. Il y a d’abord l’intrigue principale qui tourne autour de Gabriel. C’est un personnage attachant, très naïf mais fin observateur. Grâce à ses talents, il va mener sa propre enquête autour du mystérieux justicier au loup. On suit ce jeune homme à travers les rues de Paris, de quartiers les plus huppés, aux bouges les plus infâmes ce qui nous donne une cartographie de la population parisienne assez incroyable. Henri Lœvenbruck n’oublie personne: les prostituées comme les bourgeoises, les mendiants comme les marquis. Il recrée à merveille cette ambiance parisienne: les rues encombrées et sales parfois, le délicat fumet des poulets grillés, les cafés dans lesquels il est bon de s’envoyer un petit coup de rouge. C’est ce qui fait sa force d’écriture.

Mais au-delà de cette première intrigue, l’auteur déploie en toile de fond, le déroulement de la révolution française. Les négociations, les alliances puis la colère qui éclate, la marche vers la Bastille. Il ponctue la grande Histoire d’anecdotes savoureuses. Quel bonheur de lire ces passages qui donnent vie à un des plus grands événements de l’Histoire française! Lœvenbruck est un conteur brillant, le tout dans un style très fluide et prenant.

J’ai donc adoré « Les loups des cordeliers », première enquête de Gabriel Joly et si vous aimez l’Histoire, je ne peux que vous recommander cette lecture jouissive.