L’auberge de la Jamaïque, Daphné du Maurier

 

 

 

 

A la fin du 19ème siècle, en Ecosse, Mary Yellan est une jeune femme bien à plaindre. Après avoir perdu son père, elle voit sa mère mourir sous ses yeux. Trop jeune pour reprendre la ferme toute seule, elle décide d’aller chez sa tante Patience pour se mettre à son service.

Tante Patience tient l’Auberge de la Jamaïque avec son époux Joss Merlyn. C’est pleine d’appréhension que Mary s’y rend. En effet, sur le chemin qui la mène à son destin, elle prend conscience que l’auberge de la Jamaïque a très mauvaise réputation. Personne ne s’y arrête jamais que ce soit pour boire ou dormir. Des rumeurs inquiétantes courent sur les activités de l’aubergiste.

Mais Mary n’a pas le choix. Arrivée à l’auberge, elle fait connaissance avec un oncle terrifiant et cruel et une tante soumise. Mary enquête et découvre peu à peu les activités nocturnes de l’auberge…..

Daphné du Maurier a le chic pour vous plonger dans des ambiances angoissantes et opressantes! Encore un chef d’oeuvre qui mérite vraiment d’être découvert tant l’intrigue happe le lecteur.

Tous les ingrédients sont en effet réunis dans ce roman. L’histoire se déroule en Ecosse, la plupart du temps sur la lande glacée, battue aux quatre vents. L’héroïne, Mary, se retrouve malgré elle dans un univers hostile. Elle doit faire face à son oncle qui brime depuis des années sa tante Patience. Le portrait qu’en fait l’auteur est terrifiant! C’est un homme violent, alcoolique, qui fait régner la terreur sur les femmes de la maison. Au fur et à mesure Mary se rend compte que les affaires de son oncle sont bien louches! En effet L’auberge de la Jamaïque n’accueille jamais aucun client. Mary découvre l’existence d’une pièce, toujours verouillée. Que contient-elle? Chaque nuit, un étrange ballet de chariots se met en branle sous ses fenêtres. Mary ira de découvertes en découvertes jusqu’à l’ultime vérité, glaçante…

J’ai beaucoup apprécié aussi le personnage de Mary. C’est une vraie héroïne. Elle n’est pas nunuche et tient tête à son oncle qu’elle ne craint pas. Généreuse, elle reste pour sa tante qu’elle veut extirper des griffes de son geôlier. Et c’est souvent avec amertume qu’elle constate qu’elle n’est qu’une simple femme. Elle aimerait agir à sa guise mais son statut de femme l’en empêche bien souvent. Bien qu’elle ne puisse compter sur sa force, Mary utilise son cerveau pour arriver à ses fins. C’est une femme intelligente qui ne se laisse pas faire sous ses airs doux.

Plus on avance dans la lecture de ce roman, plus la tension croît. Les rebondissements se succèdent jusqu’à ce que Mary apprenne les véritables activités de son oncle. Et là je dois dire que j’ai été aussi terrifiée que l’héroïne. L’auteur décrit si bien ce passage que j’ai eu l’impression d’y être. Je ne vous en dit pas plus, de peur de vous gâcher la lecture.

Un roman fabuleux, noir au possible qui se reppoche du genre du roman gothique. Une ambiance glaçante et étouffante. Bref, une belle lecture d’hiver au chaud sous la couette.

Envie d’aller plus loin? voici une chronique sur un autre roman de Daphné du Maurier, Rebecca.

3 réflexions sur “L’auberge de la Jamaïque, Daphné du Maurier

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