Chesstomb de John Ethan Py

 

   Chesstomb de John Ethan Py,

   Publié aux éditions de l’Homme sans nom,

   2014, 390 pages,

   Pour l’acheter: Chesstomb

 

 

 

1922. Howard Phillips Lovecraft écrit une de ses plus étranges nouvelles : Herbert West, réanimateur.

2001.
Le meurtre atroce d’une famille plonge la ville de Chesstomb dans le deuil. Journaliste de renom, Shelby Williams vient y enquêter. Accumulant une somme de documents qui fera date dans l’histoire du journalisme d’investigation, il remonte peu à peu l’histoire de la ville. Jusqu’à cette fameuse année 1922 qui a vu la querelle de plusieurs médecins tourner au tragique. Le plus étrange : tout indique que le personnage de Lovecraft aurait son origine dans ce drame.

John Ethan Py accomplit la performance de mise en forme de ces documents presque oubliés, créant une œuvre vertigineuse, où le réel et l’imaginaire s’entremêlent avec une force insoupçonnée.

 

Attention: si vous ouvrez ce roman, vous aurez beaucoup de mal à le refermer avant d’en connaître le fin mot. C’est une lecture hors du commun que nous propose l’auteur et un jeu de pistes machiavélique à souhait.

John Ethan Py est un pseudonyme. En effet, l’écrivain  n’est autre que Sébastien Péguin, auteur du très bon Songe d’Adam publié également aux éditions de l’Homme sans Nom.

Avec ce roman, l’auteur se place sous l’égide de grands écrivains américains tels Lovecraft (auquel il fait d’ailleurs de nombreuses références).  Il commence son récit en déclarant qu’il n’est pas l’auteur du roman en question. Il en est simplement le traducteur et il aurait trouvé des notes, des manuscrits, arrangé le tout pour en faire l’œuvre présente. John Ethan Py est un petit malin qui s’inscrit dans une tradition littéraire vieille de plusieurs siècles. En faisant croire qu’il a trouvé ces notes, ces manuscrits, il inscrit son roman dans l’authenticité, la réalité et demande au lecteur son assentiment.

Il nous prévient dès le départ, son histoire est complexe. En effet, le roman est constitué de morceaux de journaux, d’enquêtes policières, de bouts de manuscrits et de lettres. Le procédé peut déstabiliser au départ mais le lecteur s’y fait finalement vite et tous ces morceaux éparpillés apportent énormément au roman tant sur le plan de l’intrigue que des personnages.

L’histoire débute avec le massacre entier d’une famille, les Sheldon. Dans la paisible ville de Chesstomb, un tel crime ne passe pas inaperçu d’autant plus que les rumeurs au sujet de cette tuerie sont inquiétantes. Ce serait Terry Sheldon, le père de famille, mort et enterré une semaine plus tôt, qui aurait anéanti toute sa famille. Affabulations? Hallucinations ou vérité terrible?

Un journaliste du nom de Shelby Williams décide de tirer l’affaire au clair en la reprenant depuis le début. Il enquête patiemment et découvre des choses étranges sur l’histoire de cette ville. Elle tire d’abord son nom d’un massacre perpétué il y a bien longtemps contre les habitants de la ville. Deux gangs se seraient affrontés aux échecs, chaque coup gagnant permettant d’exécuter d’une manière effroyable un villageois.

Shelby réalise aussi que Chesstomb a été le théâtre de drôles d’expériences scientifiques au début du 20ème siècle. Un certain Herbet West aurait tenté de ramener à la vie ou plutôt réanimer des morts. A vous d’imaginer la suite: les bases sont posées…

A travers ce dédale d’enquêtes, de témoignages, de récit dans le récit, John Ethan Py livre au lecteur une histoire fascinante, une enquête haletante et fantastique. Je n’ai pas pu lâcher mon roman de tout le week-end!

Je n’ai qu’un seul reproche à faire à l’auteur et à son livre: son goût prononcé pour la violence et le sang. Certaines scènes sont particulièrement crues voire cruelles. Je ne suis pas adepte du sang qui gicle et des personnages éviscérées mais ceci n’est que le point de vue d’une lectrice particulièrement sensible.

Chesstomb réunit tous les ingrédients d’une bonne histoire terrifiante, haletante, que vous n’oublierez pas de sitôt, croyez-moi….

 

5 réflexions sur “Chesstomb de John Ethan Py

  1. Pingback: Départs, Anthologie de L’Homme sans Nom | carolivre

  2. J’ai beaucoup aimé le livre qui fait réfèrence à Lovecraft. J’ai adoré l’histoire du dr West et Lovecraft dans le laboratoire. Par contre la fin part en peu en sucette. Dommage mais un roman agréable.

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