Saules aveugles, Femme endormie, Haruki Murakami

Difficile à résumer car il s’agit en fait d’un recueil de nouvelles. Certaines ne font qu’une dizaine de pages tandis que d’autres sont un peu plus longues et font une cinquantaine de pages. L’auteur n’hésite d’ailleurs pas à se glisser dans la peau d’un de ses personnages. Dans ces courtes nouvelles, des hommes et des femmes se retrouvent bien souvent seuls face aux problèmes de l’existence. La mort d’un proche plane souvent dans leur quotidien comme cette femme qui perd son fils à Hawai à cause d’un accident de planche de surf, ou cette autre qui oublie son nom suite au suicide d’une de ses amis…

 

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Là encore, il m’est difficile de donner mon opinion sur l’ensemble du recueil puisque certaines nouvelles ne m’ont pas particulièrement touchée tandis que d’autres ont résonné quelque part en moi.

C’est d’abord l’étrangeté qui frappe le lecteur lorsqu’il découvre toutes ces nouvelles. En effet, Murakami n’hésite pas à passer de la réalité au rêve et vice-versa. Ainsi, le lecteur évolue souvent dans un monde qu’il croit tout d’abord plus que réel puis il bascule peu à peu dans l’onirisme le plus pur sans s’en rendre compte. Ainsi dans la nouvelle La baie de Hanelei, une femme se rend chaque année sur le lieu où son fils a été tué par un requin.  Un jour elle prend en stop deux jeunes surfeurs qui lui affirment ,peu après, avoir vu son fils. Rêve ou réalité? Elle ne sait plus et espère tous les jours voir elle aussi le fantôme de ce fils trop tôt disparu. La poésie n’est jamais très loin avec Murakami….

Presque toutes les nouvelles mettent en scène des personnages en proie au doute et à la douleur d’avoir perdu un être cher. Certains ne parviennent pas à surmonter leur chagrin, d’autres y arrivent sans problème, parfois au détriment des autres tels ces deux amants qui brisent chacun de leur côté leur famille respective pour vivre leur amour en plein jour! Faut-il se sacrifier pour les autres ou vivre sa vie telle qu’on l’entend?

Enfin, je finirai par dire que certaines nouvelles m’ont vraiment laissée perplexe. Ainsi la nouvelle intitulée Le couteau de chasse met en scène un fils handicapé moteur et sa mère qui chaque jour se rendent à la mer sans se baigner, sans se parler. Un autre personnage livre son témoignage sur cet étrange manège, jusqu’au jour où il rencontre le fils handicapé. Celui-ci dissimule un très beau couteau tranchant mais il ne peut jamais s’en servir. Il demande au narrateur de le faire pour lui. Murakami déjoue ici les attentes du lecteur. Il n’y aura pas de crimes seulement une réflexion sur ce que l’homme peut ou ne plus faire.

Un recueil de nouvelles qui créé à bon escient un sentiment d’étrangeté et de malaise chez le lecteur.

Une réflexion sur “Saules aveugles, Femme endormie, Haruki Murakami

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